lundi 24 juillet 2023

HOKKAIDO : ET LE BOUDDHA EMERGEA DES LAVANDES

Nous voilà de retour dans l'ouest de l'île, à Sapporo, capitale de la préfecture d'Hokkaidō. Nous prenons la route ce matin pour le Makomanai Takino Cemetery où un bouddha monumental, réplique de celui de Kamakura que j'avais vu en 2011 (lire le récit : Kamakura : le Grand Bouddha, le typhon et moi), émerge d'une colline couverte d'un champ de lavande.


A l'origine, au début des années 80, le bouddha n'était pas caché comme ça. Il trônait au milieu des 180 hectares de terrain comptant des dizaines de milliers de tombes.

Mais il a été demandé à un architecte mondialement reconnu de lui faire une structure de protection à l'occasion du 30e anniversaire du site, d'où son surnom de Hill of the Bouddha. Mais quel architecte japonais pourrait donc bien créer une coque épurée de béton comme cela... Vous me voyez venir ? Tadao Ando, bien sûr. Je vous en avais déjà parlé lors de ma virée à Naoshima en 2014 mais aussi au Jardin des Beaux-Arts de Kyoto en 2013. C'est bien simple : il est partout. Et pas uniquement au Japon (une rétrospective lui a d'ailleurs été consacré au Centre Pompidou à Paris en 2018) puisqu'on lui doit des créations de sa ville natale d'Osaka à la Pulitzer Arts Foundation aux USA en passant par l'espace méditation de la Maison de l'Unesco à Paris ou encore la réhabilitation du centre d'art contemporain Punta della Dogana à Venise.

La statue est appelée Atama Daibutsu : Daibutsu, c'est le Grand Bouddha ; et Atama (tête) parce qu'en arrivant on voit d'abord juste le sommet de son crâne surgir de la colline aux 150.000 plants de lavande. Bon, ça devrait être bien plus mauve que sur mes photos mais les plantes ont un peu de mal cette année. Pour voir ce que ça donne d'autres années et/ou à d'autres saisons (pas mal sous la neige aussi), je vous invite à suivre ces liens vers les pages de Visit Hokkaido et Live Japan.


Ne pas trépasser... ok, ce n'était pas notre intention dans l'immédiat 
de toute façon (je sais que la bonne traduction est "ne pas empiéter" 
mais avouez que dans un cimetière...)





Une grande sérénité se dégage du lieu. Et on peut aussi faire un petit tour à l'extérieur sur la structure, au milieu des boules de lavande qui ne sont pas sans évoquer la coiffure du Bouddha :




Qui dit Tadao Ando dit béton, jeux de vides et de pleins, d’ombre et de lumière. Et c'est assez intéressant. J'aime d'ailleurs beaucoup son dessin préparatoire et la note qu'on trouve sur cette page :


Et je suis d'accord que la statue solennelle qui émerge du paysage mauve est inoubliable. Là où je décroche complètement, c'est que - voulant pousser plus loin la connexion avec le monde spirituel - le site a notamment été complété par une allée de moaï, ces statues monumentales de l’île de Pâques, ainsi que par une réplique de Stonehenge sous laquelle on peut carrément acheter une concession pour ses cendres (pour rappel, le site est un cimetière à la base). Et là, comment vous dire... C'est légèrement too much. Je comprends l'idée de rassembler des entités puissantes venues de diverses cultures mais pour moi c'est fake, ça sonne faux. Je n'accroche pas au gigantisme qu'ambitionne le promoteur mais ce n'est qu'un ressenti personnel. Et en plus, visiblement, ce n'est pas fini si on en croit les gros travaux en cours sur le site...





1 commentaire:

  1. Ce bouddha est d'une beauté... Je crois qu'on doit pleurer d'émotion en le voyant. C'est clair que les Moai et Stonehenge ça doit être too much mais en même temps cela donne une idée aux visiteurs de ce que c'est en réalité (mais c'est too much quand même). Le bouddha par contre et sa couronne de béton, quelle idée magistrale !

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