Le terme exact pour la nuit au Mont Koya est shukubo : s'il ne s'agissait à la base que d'un toit au-dessus de la tête du pèlerin de passage, il fait aujourd'hui référence à tous les monastères bouddhistes qui accueillent les visiteurs pour la nuit et bien souvent aussi pour le traditionnel repas végétarien en début de soirée et la cérémonie religieuse le lendemain matin. Autrement le Japon nous a réservé une nuit au Temple Fugen-in et il faut admettre qu'il y a pire comme logement... ;o)
En attente de la répartition des chambres |
Côté pile |
Côté face(s) |
Bien installée dans mon coin |
En effet, si la cuisine dans les temples n'était à
la base qu'une humble ration monastique, elle s'est transformée au fil du
temps en un véritable art culinaire végétarien recherché : le shojin ryori.
Après avoir enfilé notre yukata (kimono léger) et sa veste, nous suivons le bonze qui nous emmène dans la salle du
repas où nous attendent déjà nos plateaux.
J'ai parlé plus tôt d'art végétarien mais il s'agit carrément d'un repas végétalien vu qu'il n'y a ni viande, ni poisson, ni même oeufs. Je serais incapable de vous nommer les différents mets dégustés : légumes sous mille et une formes, riz, tofu, soupe, thé, etc. ainsi que deux quartiers d'orange en dessert. Vous voyez également sur le plan rapproché que nous avons reçu un bracelet de la part des moines. C'est fin, c'est sain, on n'accroche pas avec chaque préparation mais l'important est de tout goûter. Et ça ne peut pas nous faire de tort.
Après ce repas, un bain est à notre disposition. Pas de wifi sous l'alcôve mais j'avance dans mes notes et ma compilation de documentation pour publier sur le blog plus tard dans la semaine.
Le lendemain matin, c'est à 6h que je dois être debout si je veux assister à la cérémonie bouddhique otsutome : rien d'obligatoire mais, vu qu'on est là, autant découvrir ce service qui a lieu chaque matin tôt et au cours duquel grand prêtre et moines entonnent des sutras. Après la cérémonie, un bonze nous emmène voir la relique du Bouddha : nous logeons en effet dans le seul des temples du Mont Koya a en détenir une (comme l'explique Kenji, c'est une "édition limitée" puisque seuls 80.000 temples bouddhistes de par le monde en possèdent une).
Après ce début de matinée dans la méditation et le repos de l'esprit, c'est de notre estomac qu'il faut s'occuper. Le petit déjeuner est servi... mais a du mal à passer chez certains vu qu'il s'agit de nouveau d'un plateau végétarien :
Enfin, nous nous mettons en route à 8h (comme chaque matin) et avons à refaire tout le chemin en sens inverse pour quitter le Mont Koya : bus + funiculaire + train de montagne + train local + métro auquel s'ajoute ici un shinkansen (TGV) qui nous mènera en début d'après-midi à Hiroshima.