lundi 20 mai 2013

TESTE POUR VOUS : LE REPAS KAISEKI (PRINTEMPS)

Le repas Kaiseki est à l'origine lié à la Cérémonie du thé : "il se compose d'une suite de plats dont l'agencement et la composition confinent à la perfection tant pour les papilles que pour l'odorat, mais aussi pour l'oeil, tant les plats de service sont exquis dans leur diversité : formes, matières et coloris." (ALJ)

Si j'ai précisé "printemps" dans le titre de ce sujet, c'est que le repas Kaiseki est une cuisine saisonnière dont le menu change en fonction des meilleurs ingrédients disponibles. Après avoir changé de quartier traditionnel (de Gion à Pontocho) en passant par un labyrinthe de ruelles, Tadashi nous amène au restaurant Kyomon et nous remet le menu du jour :

  
Il fait tellement bien ça que la carte des boissons est traduite par ses soins également (vous aurez repéré l'umeshu !). Et vu que vous avez déjà la description des plats ci-dessus, je n'ai plus qu'à vous en livrer les photos :





Le plat ci-dessus, spécialité du lieu, était particulièrement bon : boule de riz fourrée au canard et servie avec des algues dans un bouillon aromatisé.



 

Impossible d'avoir une photo nette du dessert à cause des petits comiques qui faisaient vibrer la table et par conséquent la gelée... ;o) Une dégustation variée et copieuse pour une nouvelle soirée dans la bonne humeur. C'est décidément un bon groupe !



KYOTO : SPECTACLE CULTUREL TRADITIONNEL

C'est mon 3e séjour à Kyoto et je n'avais pas choisi cette activité proposée par ALJ (Autrement le Japon) les années précédentes car je n'aime pas trop ces rencarts à touristes. Mais bon, j'avais le temps, la curiosité y était et j'ai une lourde hérédité en arts de la scène donc j'y suis allée cette fois. Et c'était mieux que ce à quoi je m'attendais.

Il s'agit en fait d'une succession de courtes présentations qui balayent différents arts traditionnels. Ca commence par la Cérémonie du thé - mais ça on connaissait déjà (lire : Kyoto : Cérémonie du thé) - et on enchaîne avec un mini-concert de Koto (harpe japonaise) tandis que l'on assiste simultanément à une démonstration d'Ikebana (arrangement de fleurs). J'ai particulièrement aimé observer de près (j'étais au premier rang) et écouter le jeu de Koto. Mon âme de violoncelliste a été interpellée par les 13 cordes de cet instrument classique.







A peine le temps de fermer le rideau qu'il se relève pour passer à la suite : le Gagaku (musique ancienne). Littéralement, ce mot signifie "musique élégante" mais la notion s'étend aussi à une forme de danse. Le Gagaku accompagnait les banquets de la Cour et les rites sacrés dans les sanctuaires et les temples. Bon, pour le coup, je ne suis pas très fan. C'est là qu'on est content de ne pas avoir un vrai spectacle de 3 heures mais un aperçu de 10 minutes.



Le commentaire entre les séquences se fait en japonais et en anglais mais nous avons aussi reçu un dépliant en français, notamment utile pour découvrir l'histoire complète d'oeuvres dont nous n'avons qu'un extrait. C'est le cas par exemple pour le Kyogen. Il s'agit d'une sorte de comédie ancienne qui était entre autres jouée comme intermède entre les pièces de Théâtre No.




Nous enchaînons ensuite avec le Kyomai (danse de Kyoto) qui naquit au XVIIe siècle et fleurit particulièrement dans la culture de la Cour à l'époque de Tokugawa. Ces spectacles donnés par des Geishas et des Maikos (les apprenties) sont très appréciés pour leur élégance, les couleurs des costumes et "la richesse de la mise en scène" (j'ai un peu moins vu cette dernière partie de la phrase).




Enfin, la représentation s'achève sur du Bunraku, une forme de théâtre de marionnettes qui a constitué, pendant plus de 12 siècles, un divertissement populaire dans cette région. Surtout les Gidaiubushis, les spectacles traitant de la vie des marchands d'Osaka. La tradition des montreurs de poupées s'est transmise au fil du temps et l'adresse de ces manipulateurs peut encore être observée lors de spectacles de Bunraku de nos jours.





Le gong de la fin retentit (ah non, c'est la marionnette de Oshichi qui sonne la cloche de la tour à incendies en espérant alerter son bien-aimé Kichiza du drame qui se trame) et nous quittons Gion Corner, Fondation reconnue d'utilité publique pour les arts musicaux traditionnels de Kyoto.

Mais avant de partir, je tenais à photographier le rideau fermé sur lequel une marque de sake fait sa pub : peut-être que papa devrait s'en inspirer pour promouvoir EMILE&CIE... ;o)

KYOTO : CEREMONIE DU THE

Me voilà donc de retour à Kyoto. J'ai rencontré ce lundi midi le groupe parti de France le 8 mai et qui vient de me rejoindre après une grosse semaine à Tokyo. J'ai su dès le départ qu'ils étaient bien ces gens-là. Vous savez pourquoi ? On s'était à peine rencontrés qu'on mangeait déjà des glaces ensemble ! ;o)




J'aurais pu vous écrire un énième "Testé pour vous : les glaces au Japon" mais ce n'est pas innocent si j'ai intégré cette dégustation à ce papier. Regardez bien la poudre verte sur la glace : eh oui, c'est du thé. Une bonne introduction à cette cérémonie du thé à laquelle nous allons assister à la Maison En (traduction : lien, rapport).







Si vous vous demandez ce que cette petite feuille verte vient faire là, je vous éclaire de suite à son sujet : le thé japonais est amer mais on ne le sucre pas ; on mange une telle pâtisserie (wagashi) avant de le boire et c'est son goût qui adoucit la boisson.

Après avoir reçu une explication (en anglais) par la Maîtresse de Cérémonie, notamment à propos des grands principes guidant l'art de la préparation du thé et sa philosophie (wa/harmonie, kei/respect, sei/pureté, jaku/sérénité), nous observons studieusement et en silence les différentes étapes de ce rituel esthétique, rigoureux et raffiné.

Si je dis "studieusement", c'est qu'après cette démonstration réalisée par une praticienne expérimentée, nous allons à notre tour nous y coller. 




Munis d'un bol à thé (chawan) et d'un fouet de bambou (chasen), nous mélangeons d'un geste efficace la poudre de thé vert (matcha) à l'eau chaude versée dessus, tout ça sous le regard vigilant de la spécialiste.





Pas évident d'arriver à ce résultat aéré et mousseux, j'avoue avoir été aidée par la Maîtresse de Cérémonie. Notre hôte nous apprend ensuite à boire le thé correctement, en positionnant le bol de la manière adéquate et en 3 gorgées et 1/2 avec un petit bruit à la fin. Quand je vous disais que tout cela était savamment ritualisé...



P.S. : En fait, ce n'était pas la première Cérémonie du thé (Chanoyu) ou Voie du thé (Chado ou Sado) à laquelle j'assistais car il existe une maison de thé japonaise... dans mon petit village belge ! En effet, le Musée Royal de Mariemont à Morlanwelz abrite dans ses collections un véritable pavillon de thé confié à Mariemont par la célèbre Ecole Urasenke de Kyoto (la boucle est bouclée !). Et un dimanche par mois, Charles Van Overstyns, chercheur en japanologie formé au Chado depuis 1989 par Maître Nojri Michiko, y accueille les visiteurs désireux de découvrir cet aspect fondamental de la culture traditionnelle. Je m'étais inscrite à une de ces séances en petit comité en mai 2011, avant mon premier voyage au Japon donc. Pour plus d'infos : Le thé à Mariemont.