jeudi 3 octobre 2013

SHIKOKU : AU TEMPLE N° 53, COMME LES BOUDDHISTES... ET LES CHRETIENS

Il y a moins de 3 km à parcourir entre les temples 52 et 53, principalement sur le bitume, mais c'est pour moi l'occasion de vous montrer quelques éléments d'architecture locale ainsi que les petits champs de riz situés entre les habitations.
 






 
Nous voici donc rendus au Temple n° 53 (Enmyo-ji) où nous trouvons cette fois aisément le chemin vers le bureau de calligraphies. Admirez la finesse de la réalisation et la concentration du vieux monsieur maniant le pinceau.
 




 
Nous avions déjà croisé sur la route des affiches avec des proverbes tels ceux photographiés ci-dessus et j'aime particulièrement le texte du premier : "Say a serious matter simply ; say a simple matter seriously. If you don't have anything to say, don't say anything." A méditer... ;o)
 
Rien de très spécial à mentionner à propos de ce temple de taille très modeste si ce n'est un curieux fait : à une certaine époque, il semble qu'il était visité aussi bien par des Bouddhistes que... par des Chrétiens. En effet, dans le courant du 17e siècle, il était interdit d'être chrétien au Japon et les personnes de cette religion gardaient donc le secret de leurs croyances. On les appelle les "Chrétiens cachés" ("Hidden Christians" en anglais, "kakure kirishitan" en japonais). Ils utilisaient différents subterfuges pour déguiser leur foi, comme graver une stèle à l'image de la vierge ("hidden madonna") et faire croire aux autres que c'était la déesse Kannon. On en trouve un exemple dans un coin de ce temple sur une lanterne cachée dans un petit jardin. Il ne reste que le piédestal sur lequel on posait la lanterne mais on devine encore la silhouette féminine. On l'a bien cherchée mais on l'a trouvée et ce mini jeu de pistes fut plutôt drôle.
 

 
Et c'est ainsi que s'achève cette première demi-journée de marche plutôt "light" (7 km environ) qui a constitué une bonne mise en route pour la montagne à suivre. Demain, en effet, ça va grimper !

TESTE POUR VOUS : LE KIT KAT AUX AGRUMES

Au Japon, on trouve plein de sortes de Kit Kat en fonction des saisons et des régions. Sur le forum d'Autrement le Japon (ALJ), il existe même un sujet où chacun expose ses trouvailles : c'est la quête du Kit Kat aussi connue sous le titre de... "Kit Kat Ket ®" ! :oD

Et il y a justement une édition spéciale à Matsuyama que Pierre-Alain nous a offerte en dégustation cet après-midi : le Kit Kat aux agrumes. Avis des experts : un petit goût acidulé qui se marie bien au chocolat. Pas mal !




Et sinon je continue ma découverte des déclinaisons de la mandarine mikan (lire : Matsuyama, la ville couleur mandarine) : nous avons bu du jus pétillant de la marque locale POM comme nous l'avait conseillé Kenji.



Et j'ai testé au repas de ce soir du vin de mandarine mikan (mikanshu) - mais je cherche encore l'alcool - et de la glace à un autre agrume de la même famille dont j'ai oublié le nom mais qui était très bien pour terminer ce bon souper de poissons crus et cuits.


SHIKOKU : A LA RECHERCHE DU TEMPLE N° 52 PERDU

Ce matin, c'est la première fois que je dors sans mettre de réveil à Shikoku : on a en effet un peu de temps libre car Pierre-Alain est parti à l'aéroport de Matsuyama chercher le reste du groupe qui arrive de Tokyo. Dès qu'ils ont déposé leurs bagages à l'hôtel, nous prenons un petit tram pour nous rendre à la boutique du henro afin que ceux qui marchent à Shikoku pour la première fois choisissent - selon leur envie (et leur budget) - carnets de calligraphies et autres vestes blanches, sacs et chapeaux. Etant pour ma part déjà équipée, j'en profite pour prendre quelques clichés. 




 
Nous galopons ensuite pour grimper dans un train local et s'éloigner du centre-ville en direction du port. Et après un repas de poisson dans un minuscule restaurant à peine assez grand pour nous caser tous les neuf, nous entamons notre marche vers le Temple n° 52, entre les mandariniers. Ca commence alors à grimper mais le rythme est assez lent car nous sommes sans cesse bloqués par d'énormes toiles d'araignées que Pierre-Alain, en tête de peloton, écarte du chemin.
 







 
Et puis doucement le chemin se met à descendre et nous découvrons progressivement le Temple n° 52 (Taisan-ji) à travers les branchages. C'est vraiment un bel endroit, bien imbriqué dans la nature, fleuri et paisible. L'histoire de la création de ce temple veut qu'un homme en détresse sur son bateau au large des côtes fut sauvé de la tempête grâce à une lumière venue de cette colline. Le lendemain, intrigué, il se mit à la recherche de ce qui avait bien pu lui venir en aide et il découvrit une image de la déesse Kannon sur ces terres. Il est dit qu'il repartit immédiatement chercher du matériel afin de lui construire un temple digne de ce nom et que les travaux furent terminés en une nuit !
 






 
On écoute bien attentivement les explications que nous lit Pierre-Alain à partir des notes que Kenji - qui n'a pas pu se joindre à nous vu qu'il n'y avait pas 10 participants - a bien gentiment préparé pour nous. Mais on a quand même du mal à croire à la légende du temple construit en une nuit quand on voit le nombre de bâtiments qui composent cet ensemble assez étendu. Surtout qu'on visite, on visite... et on ne trouve pas le local du temple consacré à la calligraphie (d'où le titre).
 

 
Finalement j'interpelle des pèlerins japonais qui - à ma grande surprise - me répondent en français ! Le bureau de calligraphies n'est en fait pas perdu mais se trouve... dans une autre partie du temple située à 300 mètres de là. Nous nous y rendons avec eux et les remercions grandement après avoir obtenu cette preuve artistique de notre passage. Et nous reprenons la route vers le temple suivant, non sans avoir immortalisé cette sympathique rencontre.