Une fois passée la partie la plus abrupte de la descente depuis le Temple n° 66, il nous reste un peu de route entre les cultures. L'occasion d'observer les paysans locaux à l'oeuvre.
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Oignons |
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Riz prêt à être replanté |
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Rizière fraîchement plantée |
Enfin, nous parvenons au Temple n° 67 (Daiko-ji), fondé en 822 par Kukai et à l'origine administré conjointement par les sectes bouddhistes Tendai et Shingon, ce qui en faisait un haut lieu d'études religieuses. La plupart des bâtiments ont malheureusement brûlé lors de conflits et le temple principal ne fut reconstruit qu'au début du XVIIe siècle.
Après la calligraphie, nous marquons une pause afin de manger les onigiri (boulettes de riz) offertes par Monsieur Okada chez qui nous avons dormi. Et là, un dessert vraiment le bienvenu nous tombe du ciel - Kukai est vraiment avec nous cette année ! - quand un gentil monsieur nous propose un nouvel osettai (offrande aux marcheurs) : une banane. Miam ! Ca redonne des forces pour la suite...
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Onigiri |
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Les chats japonais mangent-ils du riz ? |
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Nouvel osettai : banane |
En repartant, nous nous attardons auprès de l'énorme camphrier au bas des escaliers qui aurait été planté par Kukai lui-même. Les amateurs d'animés du Studio Ghibli auront sans nul doute reconnu dans ce majestueux trésor de la nature "l'arbre de Totoro", entouré d'un shimenawa (corde constituée de torsades de paille de riz indiquant que cet arbre est sacré). Cette corde délimite le territoire du kami, divinité shinto. Une interprétation du personnage de Totoro serait d'ailleurs qu'il est une manifestation physique de l'esprit qui veille sur les arbres et la forêt.
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"Mon voisin Totoro" (Tonari no Totoro) de Hayao Miyazaki, Studio Ghibli, 1988 |
Les deux suivants - le Temple n° 68 (Jinne-in) et le Temple n° 69 (Kan-onji) - présentent une situation inédite pour nous : ils partagent le même site et sont totalement imbriqués l'un dans l'autre. Quelques bâtiments sont bien attribués à l'un ou l'autre mais, pour le reste, il existe une mise en commun qui va de la porte d'entrée unique jusqu'au bureau de calligraphie où on en récolte deux d'un coup (mais pour le prix de deux quand même, il ne faut pas rêver).
Allez, il reste environ 5 km pour atteindre le dernier temple compris dans nos objectifs de ce mois de mai à Shikoku : aller du n° 65 au n° 75 (pas spécialement dans l'ordre, vu qu'on a débuté au n° 71 pour ensuite revenir plus à l'ouest sur l'île). En fait, peu importe l'ordre de visite des temples. J'ai d'ailleurs découvert que tout un vocabulaire désignait les différentes manières de parcourir Shikoku : "En réalité, on
peut effectuer le pèlerinage dans le sens qu'on veut, en une seule
fois (toshi uchi) ou en plusieurs fois (kugiri uchi), par préfecture
(ikkoku mairi) ou dans un ordre totalement aléatoire." [Source (confirmée par Kenji) : Guide Bleu - Japon, Hachette Tourisme, 2010, p. 529]
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Rivière Saita-gawa |
C'est ainsi que nous arrivons au Temple n° 70 (Motoyama-ji) où nous récoltons notre dernière calligraphie avant de rentrer à Takamatsu, la capitale de cette Préfecture de Kagawa. Demain, nous quitterons l'île de Shikoku pour poursuivre l'aventure ailleurs au Japon...
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Une couleur de murs plutôt rare dans un temple |
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Etalé devant le bureau de calligraphie, ce chat ne manque pas de câlins |