jeudi 1 mai 2014

TESTE POUR VOUS : LE BOEUF DE HIDA

Au bout de 5 voyages, Kenji commence à connaître ma curiosité à goûter "local" et n'oublie jamais de préciser quelles sont les spécialités culinaires du coin quand il nous introduit une ville. Je trouve que c'est une grande chance, et pas uniquement pour mon estomac, car le contact de cultures se fait aussi par la découverte d'autres goûts (auxquels on accroche, ou pas, l'important étant de tester).

Takayama est la capitale de l'ancien district de Hida et cette région est célèbre pour son saké (dites ici nihonshu pour viser l'alcool de riz que nous appelons saké en Europe) vu la pureté de l'eau des montagnes, mais aussi pour son boeuf, un des meilleurs du Japon avec celui du Kansai (dont celui de Kobe).



Tout comme le boeuf de Kobe, le boeuf de Hida (Hida-gyu) est d'ailleurs gras mais c'est une graisse - pauvre en cholestérol - qui va fondre à la cuisson et en faire une viande d'autant plus moelleuse et savoureuse. On peut aussi le manger en sushi et sa texture rappelle le thon gras. Mais nous avons opté pour notre part pour le yakiniku, un mode de cuisson sur une grille (ici au gaz ; existe aussi au charbon de bois). C'est donc une sorte de barbecue à table.



Cette table très européenne (Portugal / Suisse / France / Belgique) a l'air convaincue par le boeuf de Hida, non ? Moi j'ai trouvé cette viande délicieuse ! :o)

TAKAYAMA : MAISON KUSAKABE ET VIEILLE VILLE

Ce matin, Autrement le Japon (ALJ) avait donné rendez-vous en gare de Tokyo à la dizaine de voyageurs participant à la semaine en itinérance "Japon des émotions". Première étape : Takayama, dans les Alpes japonaises. Pour s'y rendre, environ deux fois 2h de trajet avec un changement de train à Nagoya. Et devinez qui on a croisé en cours de route : le Mont Fuji !

Trajet à vol d'oiseau (le parcours du train passe en fait au sud du Mont Fuji, par Nagoya)
Le Fuji-san vu du train




Nous avons donc quitté la région du Kanto où se trouve Tokyo pour la région du Chubu. Et même sans soleil, les Alpes japonaises offrent de beaux paysages de l'autre côté de la vitre du train. A l'arrivée, Kenji nous présente la ville en quelques mots, ainsi que ses spécialités culinaires (j'y reviendrai dans le prochain "Testé pour vous") et sa petite poupée rouge que l'on va retrouver partout : Saru bobo, un jouet traditionnel qui était fabriqué pour occuper les enfants coincés dans les maisons à cause des températures plutôt froides en altitude (les sommets des Alpes dépassent souvent les 3000 mètres). D'ailleurs, Takayama signifie littéralement "haute montagne".


Bus scolaire : clin d'oeil au fan d'écureuils qui se reconnaîtra ;o)

Première étape de notre découverte de Takayama : la Maison des Arts populaires Kusakabe (Kusakabe mingei-kan) qui doit son nom à une famille de riches commerçants locaux. Leur grande maison brûla en 1875 mais fut presque aussitôt reconstruite dans le style traditionnel sous la direction d'un des maîtres charpentiers de la région. En 1966, la maison fut classée "important bien culturel national" pour son architecture et est depuis lors un musée consacré aux Arts populaires.





Kenji admire le travail reconnu des charpentiers de la ville
Poutres de cyprès

Le téléphone n'est pas d'époque... mais le Saru bobo peut-être bien ;o)
Avant de quitter cette preuve historique du savoir-faire des charpentiers de la région, je voulais vous montrer la vitrine qui m'a particulièrement marquée lors de cette visite : d'anciens cahiers de voyages au Japon. Les ancêtres de ce blog, en somme...


Capitale de l'ancien district de Hida, Takayama a conservé des quartiers historiques intacts, faits de ruelles traditionnelles pleines de petites boutiques et d'habitations en bois ayant parfois plusieurs siècles. Une flânerie dans cette vieille ville, parallèle à la rivière Miya-gawa, s'imposait dès lors.

Statue avec outils de charpentier dans les mains
 


Saru bobo, encore et toujours


Suite de la visite de Takayama : demain !


PS : je signale au passage que j'ai découvert en me documentant que Takayama est jumelée avec Sibiu ! Clin d'oeil à mon paternel voyageur qui connaît bien cette ville roumaine.