jeudi 27 juillet 2023

TESTE POUR VOUS : LA NUIT A L'AEROPORT DE TOKYO (HANEDA)

Le vol Tokyo --> London étant assez matinal, Marco Polo a eu l'excellente idée de nous prendre une chambre à l'hôtel situé dans l'aéroport de Tokyo Haneda pour ne pas qu'on doive se lever trop tôt. Et quand je dis "dans l'aéroport", ce n'est pas en face comme dans de nombreuses capitales, non c'est carrément dans le Terminal 3 ! Francis nous a même dit que nous pouvions aller enregistrer nos bagages au comptoir ANA le matin dès que le check in était ouvert et ensuite revenir dans l'hôtel pour prendre le petit déjeuner : une première pour moi !

Totoro au Haneda Airport Garden

L'hôtel Royal Park est carrément dans le terminal international

La chambre avec de l'espace pour boucler sa valise

et la salle de bain avec tout ce qu'il faut

Les aquariums tout le long du premier couloir du Haneda Airport Garden

Ce n'est pas pour rien qu'on était chaque fois inscrits dans les hôtels du séjour sous le nom Marco Polo Garden Tour 2023 Summer (on dirait le nom de tournée d'un groupe musical, vous ne trouvez pas ?) ; Francis nous montre comment trouver au sein du terminal le Haneda Airport Garden. En fait, pas de plantes ici - si ce n'est dans les nombreux aquariums qui ornent les lieux - mais un ensemble de petites échoppes avec des produits d'un peu partout au Japon et de quoi se restaurer une dernière fois avec des spécialités locales. Il y a aussi un espace d'exposition Finding Japan qui met en avant l'héritage historique et culturel national. De quoi donner envie de revenir visiter d'autres coins... ;-)

Au milieu de la centaine de photos, je trouve celle que je cherchais pour faire un clin d'oeil aux amis qui ont marché avec moi sur les routes des 88 temples de l'île de Shikoku (pour en savoir plus, lire... une bonne partie de ce blog !).

Des boutiques en haut, des restos en bas

J'adore les t-shirts parents / enfants qui se complètent...
et mon frère aussi ;-)

L'espace Japan Heritage - Panel Exhibition

Avec le panneau dédié à Shikoku

Comme vous l'avez vu plus haut, ce n'est pas parce qu'on est dans l'aéroport même que les chambres sont petites : c'est vraiment très correct et pratique. Je valide à 100 % (sans la - fausse - alerte incendie nocturne de l'aéroport si possible). 

Et puis, quand c'est dégagé comme ce soir, on a une vue incroyable depuis la chambre sur... le Mont Fuji ! Je suis bluffée.

Merci Fabienne pour la photo

Vue de ma chambre, de nuit

Et au petit matin

Bon, il s'avèrera que finalement notre départ se fera de la nouvelle section internationale du Terminal 2 (et non du Terminal 3 où se trouve l'hôtel) mais rien de dramatique : un bus gratuit (free shuttle) et on atteint le bon endroit pour enregistrer les bagages et obtenir nos 2 boarding pass pour faire Tokyo - Londres et puis Londres - Bruxelles.

L'espace bureau de la nouvelle section internationale
du Terminal 2 : je suis fan ! :-)

La progression de notre avion où l'on comprend très bien
pourquoi éviter la Russie fait passer le vol de 12h à 14h

Comme le disent très bien Grand Corps Malade, Gaël Faye et Ben Mazué dans leur chanson Tailler la route (il faut écouter cet album "Ephémère" !) :

Passée la quarantaine, j'vais pas beaucoup changer
J'vais quitter là mes chaînes
Et quand je reviendrai l'âme saine
C'est qu' j'aurai voyagé


En résumé, je taille la route - au Japon et ailleurs - pour prendre du recul et ralentir par rapport à la cadence quotidienne, découvrir d'autres cultures, me ressourcer. Je n'ai donc aucun problème non plus à rentrer vivre pleinement le moment présent auprès des miens, si ce n'est le blues de quitter certaines belles personnes avec qui on a partagé ces riches aventures. Mais on sait qu'on va se revoir, pour un apéro ou un tea time dans l'un ou l'autre jardin. Et puis il faut bien rentrer... pour mieux repartir. To be continued ! ;-)

mercredi 26 juillet 2023

TOKYO : PETITES CREATURES ET GRANDES MONTAGNES DANS L'ART JAPONAIS (ET CHINOIS)

Alors que nous avions fait le trajet aller en enchaînant les 3 vols (lire : BRUXELLES - LONDON - TOKYO - SAPPORO), il est prévu que nous effectuions le retour avec un très bref séjour à Tokyo après le premier avion. Les températures étant bien plus élevées dans la capitale (ça tourne autour de 35 degrés) que sur l'île nordique d'Hokkaido, le programme s'éloigne un peu des jardins... pour mieux retrouver la nature dans les oeuvres d'art.

Un peu de pub pour les éditions ;-)

Je suis contente de découvrir enfin le nouveau Sumida Hokusai Museum qui a ouvert ses portes en 2016. Comme son nom l’indique, il est dédié à l’oeuvre de Katsushika Hokusai, maître de l’Ukiyo-e, ces "images du monde flottant" plus connues chez nous sous le terme d'estampes japonaises, qui vécut la plupart des 90 années de sa vie dans l'arrondissement de Sumida (qui est aussi le nom du cours d'eau traversant Tokyo et sur lequel j'ai déjà navigué : souvenez-vous de mon article Testé pour vous : Himiko, le bateau futuriste).  

Le bâtiment moderne, en lien avec son environnement, a été conçu par Sejima Kazuyo de l’agence SANAA. Si ce groupe d'architectes ne vous est pas inconnu, c'est parce que c'est aussi à lui qu'on doit le Louvre-Lens dont le projet avait été retenu en 2005 parmi 124 candidatures (en France c'était le duo Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa de l’agence SANAA, alors qu'ici à Tokyo c'est un projet de la femme seule). 

Une création architecturale de Sejima Kazuyo (Agence SANAA)

Mosaïque devant le musée

Ce musée n'est pas très grand. A l'étage supérieur, les collections permanentes retracent la vie de cet artiste référent qui a beaucoup vendu de son vivant. Il faut dire qu'il réalisait au minimum un dessin par jour. Ensuite cela passait à un graveur pour les différents blocs de bois nécessaires et à un coloriste (mais Hokusai pouvait choisir les couleurs) et enfin à l'imprimeur. Je ne vais pas vous retracer ici la biographie de l'intéressé ; nombre de professionnels du domaine l'ont déjà fait. Francis recommande d'ailleurs les écrits de Matthi Forrer, professeur à l'Université de Leiden.

J'ai notamment apprécié de pouvoir manipuler et consulter des reproductions de la quinzaine de carnets de croquis (appelés Hokusai Manga : voir notamment des planches sur cette page de l'Université de Princeton) qu'il a publiés à partir de 1814. Sûrement mon attachement aux carnets de voyages illustrés (bien qu'il est à noter qu’il ne peignait pas sur place mais à partir de souvenirs ou de récits et que donc ses visions étaient souvent idéalisées). On y retrouve des scènes de la vie quotidienne, des dessins d'êtres et d'objets, des planches botaniques, des motifs de tissus, des animaux réels et fantastiques, etc. Et s'ils ont été publiés à la base dans un but pédagogique, ils ont vite trouvé un engouement loin d'être uniquement limité à ses disciples et apprentis.

Quelques-unes des nombreuses œuvres emblématiques d'Hokusai,
dont
La Grande Vague de Kanagawa

Hokusai Manga - extrait du volume 2

Outre l'architecture des lieux, le design du logo a été bien réfléchi. Au début, on pense que c'est une chaîne de montagnes stylisée et puis on se rend compte que c'est une partie de l'estampe intitulée "L'orage sous le sommet de la montagne" de la série des 36 vues du Mont Fuji. Au sujet de cette série - qui compte en réalité 46 estampes au total ! - Edmond de Goncourt disait que c’était celle qui avait selon lui le plus influencé les peintres impressionnistes occidentaux.

C'est l'éclair que l'on trouve en bas à gauche de l'estampe
"L'orage sous le sommet de la montagne"...

... qui a servi de base pour la création du logo du musée


En parlant de montagne, il y a à l'étage du dessous un espace d'exposition temporaire qui met en exergue cet été Mountain Grandeur - Hokusai et la montagne. Et évidemment on retrouve des oeuvres de l'iconique série des 36 vues du Mont Fuji mais l'artiste en a représenté bien d'autres (voir cette page du musée). On y aborde le côté spirituel de la montagne, les occupations alpines, les contes et légendes (encore des gnomes !), le rapport de l'homme à la nature, etc. en 4 sections :
  • Prologue (The Trailhead / le début du sentier) : The Japanese and Mountains 
  • First Station : From Mount Fuji to Mere Hills - Hokusai Depicts Mountains of All Sorts 
  • Second Station : Life in the Mountains 
  • Third Station : Mountains and Legends - Weird Mountain Creatures 
Il n'est pas évident de rendre compte d'une exposition dans laquelle on ne peut pas prendre de photos mais je vous invite vraiment à vous y rendre si vous passez du côté de Tokyo (voir l'explication du musée pour faciliter sa localisation). Hokusai a investigué l'art de placer les éléments sur le support, de composer avec les plans (arrière, moyen, avant) et il est impressionnant de constater à quel point son oeuvre est proche de celle de certains cinéastes et photographes d’aujourd’hui.

Le Suntory Museum of Art est situé
dans un autre quartier de Tokyo : Roppongi

Autre musée avec de riches collections, autre architecte de renom : le Suntory Museum of Art est situé à Roppongi (dans l'ATRO, l'Art Triangle Roppongi qu'il forme avec 2 autres lieux culturels : le National Art Center et le Mori Art Museum) et a reçu en 2007 un lifting signé Kengo Kuma. Ce dernier est notamment connu pour avoir conçu le nouveau stade olympique national de Tokyo pour les Jeux olympiques d'été 2020 (décalés en 2021 pour cause de pandémie) ainsi que la station de métro Saint-Denis Pleyel dont la fin est prévue pour 2023.

Fondée en 1899, Suntory est la plus ancienne société de fabrication et de distribution de boissons alcoolisées au Japon. Comme d'autres gros groupes (et notamment des banques en Belgique), il a acquis au fil du temps une collection privée d'oeuvres d'art assez conséquente et a fait construire un espace d'exposition pour en faire profiter le public : composé de 3.000 peintures, céramiques, laques, textiles teints, verreries et autres, son fonds est centré sur l'art japonais et le thème de "l'art dans la vie quotidienne". Il n'est pas accessible de façon permanente mais le musée présente chaque année plusieurs expositions thématiques.

De nouveau, la seule photo permise est celle devant l'affiche à l'entrée

L’expo temporaire actuelle s'intitule Mushi (Insects and Other Creatures) Lovers in Japan. Et il est vraiment pertinent de s'attarder sur la parenthèse car, si le thème "insectes" est moyennement emballant à la base, il faut savoir que le kanji / mushi désigne un concept bien plus large dans la culture asiatique : tout ce qui est "petites créatures". 

En effet, si une des caractéristiques de l’art japonais depuis les temps les plus anciens est qu’il met en évidence les plantes, les arbres, les oiseaux et les fleurs, il est une catégorie qui n’est pas laissée pour compte pour autant : reprise sous le terme mushi, elle désigne les insectes mais aussi les autres petites créatures comme les grenouilles, les lézards, les araignées, etc. Les mushis apparaissent dans de nombreux contes, légendes et mythes japonais : on a les lucioles, les libellules, les papillons, les grenouilles, les insectes qui chantent comme les criquets / cigales, etc. 

On en retrouve déjà dans les Contes d'Ise ou le Dit de Genji, et autres classiques de la littérature japonaise. De plus, la particularité de cette expo est qu’elle ne se limite pas au Japon mais qu’elle va aussi chercher dans l’histoire de l'art chinois où on a une sorte de peinture bien connue qui est "fleurs et oiseaux"  ; ici ce serait plutôt "plantes et insectes".

De nouveau, il s'agit d'une exposition dans laquelle on ne peut pas prendre de photos (même sans flash) mais vous en trouverez quelques-unes sur le site de présentation : outre les documents particulièrement bien conservés avec des illustrations magnifiques, on croise aussi bien des peintures sur soie que de nombreux petits objets en passant par des laques, des kimonos, des théières, des boîtes à tabac, des peignes, etc. Tout cela avec une finesse d’exécution et parfois un grand modernisme qui nous fait douter de la période où les pièces présentées ont réellement été confectionnées. Une très belle exposition !


PS : le terme mushi évoque vaguement quelque chose dans vos souvenirs ? C'est peut-être parce qu'il est proche du nom Mushu, le minuscule dragon de Mulan, personnage secondaire qui apporte légèreté et humour dans la quête initiatique de la jeune femme (et qui n'est pas sans rappeler d'autres sidekicks qui accompagnent les aventures d'un héros qui se cherche, tels R2D2, C3PO ou BB-8 dans l'univers Star Wars ou Jiminy Cricket aux côtés de Pinocchio, pour ne citer qu'eux).

Mulan (Disney, 1998) avec Mushu


lundi 24 juillet 2023

HOKKAIDO : LA CLE DU REVE POUR UNE FLANERIE PARMI LES OEUVRES DE KAN YASUDA

Au nord de Sapporo est situé le Kan Yasuda Sculpture Park "Arte Piazza" - Bibai. C'est une ville autrefois minière où l'artiste est né en 1945 et où il a décidé d'implanter son musée en plein air. Mais pourquoi ce nom de "place des arts" en italien ? Après un diplôme en sculpture à la Tokyo University of the Arts, Kan Yasuda s'envole en 1970 pour Rome où il tombe amoureux du marbre. Afin d'être proche des ressources en ce matériau qui lui tient à coeur, il décide alors d'installer son atelier au nord de l'Italie où son art évolue.



En flânant au milieu de la quarantaine d’œuvres d’art dispersées dans le parc à la lisière de la forêt,  je me rends compte que j'ai déjà vu plusieurs fois des sculptures de lui (notamment lors de l'inoubliable journée : Naoshima : just a perfect day sur l'île de l'art moderne) mais sans intégrer son nom.

Kan Yasuda, c'est l'anti "tu regardes mais tu ne touches pas" : pour lui, les visiteurs peuvent interagir avec les œuvres exposées comme si elles faisaient elles-mêmes partie de la nature. Tout comme cette dernière, la sculpture changera en fonction de la météo, de nos pensées, de nos émotions... Le nom de ses productions n'a pas d’importance car elles sont des passeurs, des catalyseurs, mais c’est à nous de faire la démarche d'entrer en relation. Plusieurs d'entre elles sont d'ailleurs intitulées "la clé du rêve"...







Les enfants et les animaux hésitent moins que les adultes à interagir avec ces sculptures faisant partie de leur environnement "naturel". Je cite l'artiste : "Time is not touchable but the sculptures can be touched. Through the sculptures, people touch themselves, while receiving, like children, all the sensations that come from touch."

Il est intéressant de noter qu'il refuse qu'on résume son approche à "c'est normal, il est japonais donc proche de la nature à cause du shinto". Il a une autre vision des choses : l'œuvre est universelle, faite en atelier - parfois même en plusieurs exemplaires - et elle s’adapte à l’endroit où elle sera. Ce n’est pas une immersion mais une fusion avec la nature, une communication en phase avec l’instant.  






Moi je suis tellement en phase avec l'environnement que je déguste une glace avec de la confiture aux baies rouges proposée par le Café Arte. La terrasse ombragée est bien agréable et, où que l'on pose les yeux, nature et sculpture se mêlent. Mais quel endroit plein d'émotions !

Et si on nous met en garde régulièrement sur l'île au sujet de la présence d'ours, ce sont plutôt les serpents qui semblent aussi en phase avec la nature environnante si on en croit celui d'environ 1m qui est passé juste devant Marie-Pat' et moi.



Kan Yasuda nous poursuivra quelques jours puisque, outre The Secret of the Sky (1996) déjà vue précédemment à la Benesse House à Naoshima, nous croiserons encore cette année les oeuvres Myomu / Key to a Dream (2006) à la gare JR de Sapporo et Ishinki / Shape of Mind (2006) dans la station de métro de Roppongi à Tokyo.

Myomu / Key to a Dream, Sapporo JR Station (Hokkaido)

Ishinki / Shape of Mind, métro Roppongi (Tokyo)

Comme partout, la végétation évolue à Bibai au fil des saisons et donc le rapport aux oeuvres également. Je clôture cet article en relayant l'adresse du site officiel pour que vous puissiez voir des clichés pris à d'autres moments de l'année (de nouveau, la neige à Hokkaido change tout) mais aussi au cas où vous feriez un voyage passant par ici car on peut même y faire un stage avec l'artiste :  https://www.artepiazza.jp/english/ 

HOKKAIDO : ET LE BOUDDHA EMERGEA DES LAVANDES

Nous voilà de retour dans l'ouest de l'île, à Sapporo, capitale de la préfecture d'Hokkaidō. Nous prenons la route ce matin pour le Makomanai Takino Cemetery où un bouddha monumental, réplique de celui de Kamakura que j'avais vu en 2011 (lire le récit : Kamakura : le Grand Bouddha, le typhon et moi), émerge d'une colline couverte d'un champ de lavande.


A l'origine, au début des années 80, le bouddha n'était pas caché comme ça. Il trônait au milieu des 180 hectares de terrain comptant des dizaines de milliers de tombes.

Mais il a été demandé à un architecte mondialement reconnu de lui faire une structure de protection à l'occasion du 30e anniversaire du site, d'où son surnom de Hill of the Bouddha. Mais quel architecte japonais pourrait donc bien créer une coque épurée de béton comme cela... Vous me voyez venir ? Tadao Ando, bien sûr. Je vous en avais déjà parlé lors de ma virée à Naoshima en 2014 mais aussi au Jardin des Beaux-Arts de Kyoto en 2013. C'est bien simple : il est partout. Et pas uniquement au Japon (une rétrospective lui a d'ailleurs été consacré au Centre Pompidou à Paris en 2018) puisqu'on lui doit des créations de sa ville natale d'Osaka à la Pulitzer Arts Foundation aux USA en passant par l'espace méditation de la Maison de l'Unesco à Paris ou encore la réhabilitation du centre d'art contemporain Punta della Dogana à Venise.

La statue est appelée Atama Daibutsu : Daibutsu, c'est le Grand Bouddha ; et Atama (tête) parce qu'en arrivant on voit d'abord juste le sommet de son crâne surgir de la colline aux 150.000 plants de lavande. Bon, ça devrait être bien plus mauve que sur mes photos mais les plantes ont un peu de mal cette année. Pour voir ce que ça donne d'autres années et/ou à d'autres saisons (pas mal sous la neige aussi), je vous invite à suivre ces liens vers les pages de Visit Hokkaido et Live Japan.


Ne pas trépasser... ok, ce n'était pas notre intention dans l'immédiat 
de toute façon (je sais que la bonne traduction est "ne pas empiéter" 
mais avouez que dans un cimetière...)





Une grande sérénité se dégage du lieu. Et on peut aussi faire un petit tour à l'extérieur sur la structure, au milieu des boules de lavande qui ne sont pas sans évoquer la coiffure du Bouddha :




Qui dit Tadao Ando dit béton, jeux de vides et de pleins, d’ombre et de lumière. Et c'est assez intéressant. J'aime d'ailleurs beaucoup son dessin préparatoire et la note qu'on trouve sur cette page :


Et je suis d'accord que la statue solennelle qui émerge du paysage mauve est inoubliable. Là où je décroche complètement, c'est que - voulant pousser plus loin la connexion avec le monde spirituel - le site a notamment été complété par une allée de moaï, ces statues monumentales de l’île de Pâques, ainsi que par une réplique de Stonehenge sous laquelle on peut carrément acheter une concession pour ses cendres (pour rappel, le site est un cimetière à la base). Et là, comment vous dire... C'est légèrement too much. Je comprends l'idée de rassembler des entités puissantes venues de diverses cultures mais pour moi c'est fake, ça sonne faux. Je n'accroche pas au gigantisme qu'ambitionne le promoteur mais ce n'est qu'un ressenti personnel. Et en plus, visiblement, ce n'est pas fini si on en croit les gros travaux en cours sur le site...