vendredi 4 octobre 2013

SHIKOKU : CONTRE LA MONTRE VERS LE TEMPLE N° 45

Nous avons environ 9 km à parcourir en montagne entre les temples 44 et 45 et ça commence tout d'abord par une belle montée dans la forêt. Puis ça grimpe et ça descend en alternance (j'aurais envie de dire "comme des montagnes russes" mais on parlera bien sûr ici de montagnes japonaises). Le terrain est parfois étroit, bordé de pentes abruptes ou semé d'obstacles mais nous gérons tranquillement l'ascension.
 








 
A un tiers du parcours, nous nous rendons compte que cette progression à allure modérée - parce que le groupe est inégal, que la forme physique de chacun est différente et que le terrain n'est pas toujours aisé - va poser un problème pour arriver avant l'heure de fermeture des bureaux de calligraphies, c'est-à-dire 17h. Lorsque nous croisons une bifurcation, ceux qui ne se sentent pas d'attaque ou d'humeur à se lancer dans cette course contre la montre prennent l'embranchement vers le logement du soir tandis que les aventuriers entament le reste de l'étape de montagne.




Au final, j'ai très peu de photos de ces derniers kilomètres car on n'a vraiment pas eu le temps d'immortaliser ces magnifiques paysages autrement que dans nos mémoires. Ca a grimpé (et mes lecteurs savent que ce n'est pas là que je suis la plus rapide), descendu (et là je refaisais mon retard), re-monté, etc. On voyait le temps avancer mais on avait l'impression de ne pas avaler les kilomètres assez vite. Alexis et Pierre-Alain (le jeune) ont alors fait une accélération tels des cabris dans leur élément naturel et nous les avons perdus de vue. Nous avons entamé l'impressionnante descente finale (sans savoir que c'était la descente finale car on croyait terminer en haut d'un pic à cause d'une erreur sur la carte du profil d'élévation du parcours) sans plus trop y croire, en essayant d'équilibrer pour un mieux vitesse et prudence afin de ne pas nous tordre une cheville ou faire un vol plané.

A un moment donné, l'autre Pierre-Alain qui était à quelques mètres devant moi a crié qu'il pensait apercevoir quelque chose pas loin en contre-bas. A cet instant, le soleil est sorti de derrière un nuage qui avait provisoirement obscurci le ciel et la forêt a pris une couleur un peu plus lumineuse et dorée (c'est donc ça une "illumination" ? ;o) Il faut croire que Kukai est vraiment avec nous !). Cette nouvelle d'une arrivée imminente m'a rendu un peu de forces pour traverser le Temple n° 45 (Iwaya-ji) en courant et galoper vers le bureau de calligraphies où les deux premiers arrivés - Alexis et Pierre-Alain, les cabris - avaient convaincu le bonze (moine bouddhiste) de nous attendre encore quelques instants. Il était en effet 17h et son assistant commençait à sonner la cloche. J'étais à bout de souffle mais tellement contente d'avoir réussi que j'ai demandé à l'assistant du moine de réaliser une photo de groupe avant de m'écrouler sur un banc.




Les héros/henros : Pierre-Alain (jeune), Isabelle, moi, Amélie,
Alexis et Pierre-Alain (ALJ)
Après avoir écouté les explications de Pierre-Alain tout en mangeant une mandarine réparatrice, j'ai fait le tour du temple pour le photographier et pouvoir ainsi le montrer aux trois autres qui ne l'avaient pas atteint. Je trouve notamment ce visage dessiné par les cavités dans la roche assez impressionnant. Au fait, vous ne serez pas étonnés d'apprendre que ce temple est listé comme nansho, à savoir les sites les plus difficiles à atteindre parmi les 88.
 




 
Vous pensiez la course contre la montre terminée ? Que nenni ! La nuit va bientôt tomber - au pays du soleil levant, l'astre solaire se couche tôt - et nous devons encore parcourir quelques kilomètres pour atteindre le ryokan (auberge traditionnelle). Sur la route, on longe un champ de thé. Je ne me souvenais pas en avoir déjà vu un de si près.
 



Au total, nous aurons parcouru 18 km ce vendredi. Enfin, nous rejoignons l'autre partie du groupe qui commençait à s'inquiéter à l'auberge Furuiwaya-so. Nous prenons possession de notre grande chambre de 35 tatamis (c'est l'unité de mesure ici), enfilons chacun notre yukata (kimono léger) et filons au onsen nous décrasser puis nous délasser dans le bain chaud.

A 19h30, un repas copieux nous est servi et, à 21h, certains d'entre nous installent déjà leur futon pour dormir ou lire encore quelques pages (je lis Botchan, un classique de la littérature japonaise qui se passe à Shikoku ; mais j'y reviendrai dans un autre papier). C'est que l'aventure ça fatigue ! Mais ça crée de très beaux souvenirs...





 

4 commentaires:

  1. Bravo pour l'exploit... Et la qualité du récit !

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    1. Merci ! Venant de toi, c'est un réel compliment :o)

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  2. C'est un véritable plaisir de suivre tes aventures au Japon... J'attends la suite avec impatience !!!

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  3. super ce ryokan , ^^ et belles photos merci celine !
    alexis, toujours prêt pour la photo, trop la classe ;) lol

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