Ce matin, nous avons rendez-vous tôt à la gare de Kyoto avec Tadashi car nous partons pour la préfecture voisine : Shiga. Première halte : Omihachiman. Classé au Japon parmi les "Cent sites à visiter dans sa vie", ce quartier constituait une ville attenante au château entre 1585 et 1595. Nous circulons dans les petites rues et arrivons aux douves, nommées Hachiman-bori. Tadashi nous apprend que ce coin a
été utilisé à de nombreuses reprises pour le tournage de films
historiques du fait de son aspect romanesque. C'est en effet un très bel endroit pour commencer la balade de ce vendredi matin.
L'une des spécialités historiques de ce quartier est la fabrication de tuiles et nous allons en apprendre davantage grâce à la visite du musée local dédié à ce sujet (Museum of Roof Tiles). Ces tuiles fabriquées à la main ont dès le début été adaptées au climat (températures, typhons, etc.) et au style de vie du Japon et leur forme n'a presque pas évolué durant des siècles. Le musée en explique la conception grâce à des vidéos, maquettes 3D, images, etc. mais présente aussi des pièces anciennes et/ou très originales. Une autre section bien intéressante également compare les tuiles produites ici avec celles d'autres régions du monde.
Omihachiman devint un gros centre de production artisanale de tuiles car on trouvait de l'argile de bonne qualité en abondance dans les environs mais aussi pour deux autres raisons. La première est que les habitants - notamment des commerçants - ont vite compris que les toits fabriqués de la sorte étaient bien plus solides et résistants au feu que ceux faits de chaume. Et si les tuiles servaient initialement surtout aux temples et sanctuaires, une demande en tuiles plus légères et aux prix plus abordables a progressivement été suivie par les artisans qui se sont mis à en produire pour les toits des bâtiments privés. L'autre raison qui a permis cet essor de Omihachiman comme centre incontesté de la production est le réseau de douves et canaux qui permettait de transporter aisément sur l'eau les lourdes cargaisons de tuiles et qui en a dès lors facilité la commercialisation.
Après une agréable balade le long des douves, nous arrivons au pied du Mont Hachiman. Nous embarquons dans le petit téléphérique afin de nous rendre au sommet d'où nous aurons une vue panoramique sur la ville et l'immense lac Biwa.
Le lac Biwa (Biwako) constitue la plus grande étendue d'eau douce du Japon et occupe environ 1/6e de la superficie totale de la Préfecture de Shiga, autrefois appelée Omi. C'est donc le plus grand lac du Japon (670 km²) mais aussi l'un des plus anciens du monde. Un vieux proverbe dit "Ceux qui contrôlent Omi contrôlent le Japon", c'est dire si son importance stratégique était grande pour l'économie locale. On en parle d'ailleurs dans de nombreuses oeuvres de la littérature japonaise - en particulier les récits de batailles et la poésie - mais on retrouve également sa trace en peinture, notamment dans la série "The Eight Views of Omi" (voir : le site officiel de la Préfecture de Shiga).
La vue sur le lac et la région est imprenable et la nature est magnifique sous ce soleil de mai. Nous nous baladons encore un moment sur le Mont Hachiman afin d'atteindre un autre point de vue. Nous reprenons ensuite le téléphérique pour redescendre et continuer notre promenade en ville (lire : Shiga : Retour à l'Epoque Edo). Mais avant cela, une pause s'impose dans la célèbre pâtisserie du coin. C'est ce que je vous raconterai dans : Testé pour vous : une pâtisserie Club Harie.
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