Le début de l'épisode 4 de la randonnée à Shikoku rappelle un peu celui de l'épisode 1 : un mini train nous emmène de la ville principale de la préfecture à une petite gare paumée dans la nature. C'est ce que je vous avais raconté dans l'article
Shikoku : Temple n° 1 et équipement du Henro que je vous invite à (re)lire si vous vous posez des questions sur ma tenue de marche.
De bon matin, nous quittons donc Takamatsu, capitale de la Préfecture de Kagawa, pour Kaiganji.
Mais si nous débutons notre marche au départ de cette gare perdue de Kaiganji, non loin de la mer, ce n'est pas innocent : c'est là que la maman de Kukai - personnage illustre dont je vous ai déjà parlé à maintes reprises vu que c'est la figure emblématique du pèlerinage des 88 temples - aurait construit une maison et donné naissance à son fils. D'ailleurs, au moment où Frédéric va chercher sa calligraphie au Temple Kaigan-ji (dans un cahier à part car ce n'est pas un temple officiel de la série des 88 mais le temple n° 18 du pèlerinage secondaire), le vieux monsieur qui nous raconte l'histoire dans un mélange de japonais et d'anglais insiste bien sur le fait que c'est ici le lieu de naissance de Kukai ! (On verra plus tard dans la journée qu'un autre temple le revendique aussi)
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Pagode de l'okuno-in (temple retiré, souvent plus haut dans la montagne) |
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Calligraphie du Temple Kaigan-ji |
Après cet échauffement, les choses sérieuses commencent. Nous traversons d'abord un village où nous ne manquons pas de remarquer les vignes. Le soleil tape sur le bitume et la température monte. Puis nous nous lançons dans l'ascension d'une petite montagne, dans une premier temps pour contourner un barrage, ensuite pour poursuivre vers notre premier objectif du jour : le Temple n° 71 (Iyadani-ji).
Et très vite ça grimpe assez raide au sein de la forêt dans le lit d'une rivière asséchée. Comme d'habitude, je peine un peu dans la montée et le terrain n'aide pas mais les paysages le valent bien.
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Vignes |
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Chien japonais pas content d'être dérangé par des marcheurs de passage |
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Ca commence à monter le long du barrage |
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Le chemin : pentu et rocheux, dans le lit d'une rivière asséchée |
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Le sourire est un peu crispé : l'ascension ne fut pas aisée |
Et soudain, nous atteignons le sommet (à environ 300 m d'altitude) et ça redescend un peu. Dans le feuillage apparaissent progressivement les toits des différents bâtiments de ce temple dédié aux soins et à la médecine. Je dois avoir une bonne tête (ou on voit que j'ai souffert dans la montée) car, à peine arrivée, je reçois deux osettai - coutume de l'île qui consiste à encourager les marcheurs par une offrande (boisson, nourriture ou objet) - de la part d'un autre Henro : un porte-clés porte-bonheur en forme d'edamame (pois dans leur cosse) et des pansements chauffants pour les douleurs localisées.
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Premiers osettai du jour |
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Calligraphie du Temple n° 71 : Iyadani-ji |
Une fois la calligraphie récoltée, il nous faut trouver à manger car nous sommes en montagne et seul le coin du temple peut nous fournir un repas. Ce sera à la petite cabane en contre-bas où on sert une autre spécialité locale : les Sanuki
udon (les udon étant de grosses nouilles de blé tendre que l'on consomme dans un
bouillon accompagné parfois de beignets de légumes ou bien de
crevettes et Sanuki étant l'ancien nom de la préfecture de Kagawa).
Et là, moment assez hallucinant : alors que nous mangeons dehors devant la cabane, le propriétaire discute en japonais avec Pierre-Alain et, lorsqu'il apprend que je viens de Belgique, il répond qu'il connaît Herman Van Rompuy ! Bien qu'il soit Président du Conseil européen, ce n'est pas vraiment le premier Belge que je m'attends à ce qu'on me cite au fin fond de la campagne japonaise ! Mais notre hôte est un spécialiste du Haiku (forme de poème japonais) et il est vrai que H. Van Rompuy en a déjà publié plusieurs ouvrages. Mais alors là, je suis bluffée... Surtout que le Japonais prononce mieux ce nom flamand que nos amis français. ;o)
Le repas simple mais sympathique se termine par une autre tournée d'osettai (c'est un jour faste !) : nous recevons un dessert (mochi), des bonbons pour la route et une pièce porte-bonheur de 10 yens que nous ne devons pas dépenser. Quelle drôle de rencontre dans les bois ! L'aventure 2014 commence bien.
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Notez le t-shirt "I love Shikoku" que j'avais réalisé pour la Japan Expo :o) |
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Sanuki udon (et sur mon sac, le premier osettai du jour : porte-clés edamame) |
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Une sympathique et inattendue rencontre |
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