C'est mon 3e séjour à Kyoto et je n'avais pas choisi cette activité proposée par ALJ (Autrement le Japon) les années précédentes car je n'aime pas trop ces rencarts à touristes. Mais bon, j'avais le temps, la curiosité y était et j'ai une lourde hérédité en arts de la scène donc j'y suis allée cette fois. Et c'était mieux que ce à quoi je m'attendais.
Il s'agit en fait d'une succession de courtes présentations qui balayent différents arts traditionnels. Ca commence par la Cérémonie du thé - mais ça on connaissait déjà (lire : Kyoto : Cérémonie du thé) - et on enchaîne avec un mini-concert de Koto (harpe japonaise) tandis que l'on assiste simultanément à une démonstration d'Ikebana (arrangement de fleurs). J'ai particulièrement aimé observer de près (j'étais au premier rang) et écouter le jeu de Koto. Mon âme de violoncelliste a été interpellée par les 13 cordes de cet instrument classique.
A peine le temps de fermer le rideau qu'il se relève pour passer à la suite : le Gagaku (musique ancienne). Littéralement, ce mot signifie "musique élégante" mais la notion s'étend aussi à une forme de danse. Le Gagaku accompagnait les banquets de la Cour et les rites sacrés dans les sanctuaires et les temples. Bon, pour le coup, je ne suis pas très fan. C'est là qu'on est content de ne pas avoir un vrai spectacle de 3 heures mais un aperçu de 10 minutes.
Le commentaire entre les séquences se fait en japonais et en anglais mais nous avons aussi reçu un dépliant en français, notamment utile pour découvrir l'histoire complète d'oeuvres dont nous n'avons qu'un extrait. C'est le cas par exemple pour le Kyogen. Il s'agit d'une sorte de comédie ancienne qui était entre autres jouée comme intermède entre les pièces de Théâtre No.
Nous enchaînons ensuite avec le Kyomai (danse de Kyoto) qui naquit au XVIIe siècle et fleurit particulièrement dans la culture de la Cour à l'époque de Tokugawa. Ces spectacles donnés par des Geishas et des Maikos (les apprenties) sont très appréciés pour leur élégance, les couleurs des costumes et "la richesse de la mise en scène" (j'ai un peu moins vu cette dernière partie de la phrase).
Enfin, la représentation s'achève sur du Bunraku, une forme de théâtre de marionnettes qui a constitué, pendant plus de 12 siècles, un divertissement populaire dans cette région. Surtout les Gidaiubushis, les spectacles traitant de la vie des marchands d'Osaka. La tradition des montreurs de poupées s'est transmise au fil du temps et l'adresse de ces manipulateurs peut encore être observée lors de spectacles de Bunraku de nos jours.
Le gong de la fin retentit (ah non, c'est la marionnette de Oshichi qui sonne la cloche de la tour à incendies en espérant alerter son bien-aimé Kichiza du drame qui se trame) et nous quittons Gion Corner, Fondation reconnue d'utilité publique pour les arts musicaux traditionnels de Kyoto.
Mais avant de partir, je tenais à photographier le rideau fermé sur lequel une marque de sake fait sa pub : peut-être que papa devrait s'en inspirer pour promouvoir EMILE&CIE... ;o)
Mais avant de partir, je tenais à photographier le rideau fermé sur lequel une marque de sake fait sa pub : peut-être que papa devrait s'en inspirer pour promouvoir EMILE&CIE... ;o)
Ha j'hésitais aussi, pour les mêmes raisons que toi.. peut être que je me laisserai tenter la prochaine fois
RépondreSupprimerAprès tout, le jour où je suis redescendue à Tokushima sans vous, j'étais allée voir une démonstration d'Awa Odori, la danse locale représentée absolument partout par des figurines (les petits danseurs sur la boite aux lettres de la gare de Tokushima). Pour le coup j'étais la seule européenne de la salle, au milieux des retraités japonais :)
Pareil, plutôt sympa, mais sur 30 minutes maximum, parce que sorti de son contexte de fête des rues, ça fait un peu artificiel, ça doit être mieux lors de la fête locale avec les gens qui dansent en ville
Je vois très bien de quels danseurs d'Awa Odori tu parles : ils étaient aussi sur le tampon de la gare JR de Tokushima ;o)
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