vendredi 17 mai 2013

TESTE POUR VOUS : HIROME ICHIBA A KOCHI

Imaginez deux places et des ruelles qui les relient, le tout couvert d'un toit. Ajoutez de nombreux bancs et tables au milieu des places et des échoppes de nourritures diverses tout autour des deux places ainsi que dans les ruelles. Remplissez par des habitants de Kochi bons vivants (ici apparement on boit plus qu'ailleurs et les femmes portent la culotte) et des touristes de tous pays curieux de découvrir cet endroit coloré, animé et bruyant. Bienvenue à Hirome Ichiba, non loin du Château de Kochi.

 
 
 
 
Kenji nous en avait parlé sur Internet avant notre arrivée au Japon et nous avions hâte de découvrir ce marché couvert. Nous ne fûmes pas déçus ! J'ai repéré de suite le katsuo no shio tataki (c'est bizarre comme je retiens immédiatement les noms de ce qui est délicieux à manger), la bonite cuite à la paille sur l'extérieur et crue au coeur, servie avec du gros sel. On a même assisté à la phase de cuisson : vous voyez le poisson dans le feu ?
 
 
 
 
Ici c'est le principe de l'izakaya : ce sont de petites portions et on goûte ainsi à tout ce qu'on veut. C'est pas génial, ça ? ;o) Et quand notre plat n'est pas prêt immédiatement, on repart à sa table avec un petit drapeau - voir par exemple le drapeau jaune à mes côtés pour mes petites brochettes yakitori - et le stand vous localise par la suite pour vous livrer. J'ai bu du yuzu-umeshu (pas du vin de yuzu - qui serait du yuzushu - mais un mélange avec de l'umeshu) : super bon !
 
 
 
C'est un peu le même principe que les tapas en Europe : on partage et on goûte ainsi à un maximum de plats différents. Dans le désordre : katsuo no shio tataki (j'aime le répéter), gyoza, takoyaki (boulette de pâte et de poulpe, en haut à gauche sur la photo), yakitori (petites brochettes variées), poulet frit (une des spécialité, avec du poulet local), maki de maquereau, edamame, crevettes, etc. Et glace en dessert ! Après ces deux premières journées de marche, avec la fatigue et un petit verre, on a bien ri et on s'est écroulés de sommeil dès notre retour à l'hôtel.
 
 

SHIKOKU : TEMPLE N° 36 ET MARCHE LE LONG DU PACIFIQUE

La fine équipe se retrouve donc dans la petite ville côtière d'Usa et reprend des forces grâce à de beaux plats de sashimis. Rien à faire, on est au bord de l'océan et on sent clairement la différence dans la fraîcheur du poisson. Miam ! Mais ce n'est pas tout ça, 4 km nous séparent encore du temple suivant et nous ne traînons donc pas au restaurant.


 

 
 
 
C'est vraiment sympa de marcher le long du Pacifique. On s'arrête pour regarder la mer (qu'on voit danser), prendre des clichés, parler du sable gris (à cause de la roche volcanique qui le compose) avec Kenji, des pointes de béton pour casser les vagues... et on en perd Pierre-Alain qui trace seul devant. Il s'arrête plus loin pour fumer mais nous ne le voyons pas et arrivons au final les premiers au temple alors qu'il est toujours en train de nous attendre. Heureusement que le téléphone portable existe !
 
 
 
 
 
Nous sommes donc rentrés un peu dans les terres afin d'atteindre le Temple n° 36 : Shoryu-ji, c'est-à-dire Dragon Bleu (vous le voyez écrit en bleu au-dessus de la porte ?). Et qu'est-ce qui nous attend ? Des marches à gravir bien sûr. Ca faisait longtemps...


 
 
 
 

 
Mais pourquoi ce nom ? Quand Kukai était en Chine pour son apprentissage, il étudiait sous la direction de Keika, un patriarche du Bouddhisme Shingon, dans un temple nommé Dragon Bleu (Shoryu). Avant de quitter la Chine, Kukai aurait jeté un objet rituel de toutes ses forces vers l'est et l'aurait retrouvé plus tard à cet endroit. C'est alors qu'il a décidé d'y fonder un temple qui porterait le même nom en mémoire de son Maître. Il aurait battu des records aux Jeux olympiques, non ? ;o)
 
Nous redescendons vers la calligraphie en traversant un bois de bambous de tailles assez impressionnantes qui se fait prendre en photos sous toutes les coutures.
 
 
 
 

Avant de quitter les lieux, nous découvrons dans le distributeur de boissons un Minute Maid qui nous est inconnu. Kenji nous explique que c'est une édition limitée au yuzu qu'on ne trouve que dans la région de Kochi vu que cet agrume est une spécialité du coin. Tournée générale ! C'est bien bon, nous en reboirons avant notre départ de l'île.




 
Nous nous attardons un moment sur la plage avant de rebrousser chemin sur quelques kilomètres pour attraper un bus qui nous ramènera au centre-ville de Kochi au Comfort Hotel du premier jour. La nuit tombe et nous nous rendons au très populaire marché Hirome pour y manger d'autres spécialités locales en suivant les conseils avisés de Kenji (voir le prochain "Testé pour vous").

SHIKOKU : TEMPLES N° 34 ET 35

Le soleil peine encore à dégager les nuages de son chemin mais nous sommes déjà bon pied bon oeil sur les routes. Les premiers 2 km défilent assez vite et nous arrivons au Temple n° 34 : Tanema-ji (temple des graines). La légende raconte que Kukai a planté ici les 5 types de semences qu'il avait ramenées de Chine, à savoir riz, blé, haricot et deux sortes de millet.

 
 
 

 
Maintenant que vous le connaissez bien, vous aurez reconnu le tanuki à l'entrée du bureau des calligraphies. Le site compte aussi une statue de la déesse Kannon tenant un bébé dans les bras : les gens viennent la prier afin que les naissances se passent bien.
 
 
 
Au moment de repartir, Pierre-Alain qui aime goûter les fruits locaux (et nous les faire découvrir, à mon plus grand bonheur) s'arrête à un petit magasin afin d'acheter des konatsus (qui se traduit "petit été" car il faut les manger avant l'été) mais la vendeuse nous les offre comme osettai. Que d'offrandes aux courageux marcheurs européens cette année ! Et comme chaque fois, je demande à être prise en photo avec la personne qui nous aide généreusement.
 
 

 


Quand on a une maison originale et un jardin bien entretenu à l'avant, c'est un peu inesthétique de mettre sécher le linge devant la façade... Je dis ça, je ne dis rien. Il est beau sinon le chien japonais, hein ?

 
 

 
Bref nous voilà repartis pour une dizaine de kilomètres. Et cette fois le soleil est bien réveillé donc nous nous couvrons la tête et sortons les lunettes adéquates. Nous progressons dans la vallée, le long de la rivière et entre les rizières, puis enchaînons avec les côtes et les escaliers - vous voyez sur une des photos que de nombreux Japonais ont plutôt opté pour le taxi - pour atteindre le Temple n° 35 : Kiyotaki-ji (cascade pure).
 

 
 
 

 
 
Il n'était pas permis de photographier dans le bureau des calligraphies - ça arrive quand c'est le bonze lui-même et non un assistant qui s'en occupe - mais j'ai bien la mienne (et même un tissu reçu en cadeau au temple), ne vous inquiétez pas. Par contre, Pierre-Alain se rend compte à ce moment-là qu'il a perdu son cahier. Un coup de fil au temple précédent nous confirme qu'il est resté à l'étape 34 et voilà Pierre-Alain obligé d'embarquer dans un taxi afin d'aller le récupérer. Durant ce temps, nous admirons le paysage puis nous nous remettons aussi en route avec Kenji pour 3 km afin de rallier l'arrêt de bus. Les 15 km nous séparant du prochain temple sont en effet essentiellement sur bitume dans la ville et ne présentent pas d'intérêt alors nous voudrions nous rapprocher plus vite de la mer. Sauf que pas de bus prévu avant 15h et entre-temps Pierre-Alain nous a dégoté un resto de poissons. Nous nous entassons alors à notre tour dans un taxi (nous cinq et le chauffeur !) pour économiser un peu d'énergie et reformer la troupe au complet dans la ville d'Usa. Suite au prochain épisode...