mardi 21 mai 2013

KYOTO : LE CHATEAU NIJO ET SES MAGNIFIQUES JARDINS

Mardi libre à Kyoto : je décide de marcher jusqu'au Château Nijo (Nijo-jo) via les grandes avenues. On le repère bien vite de la rue grâce à ses beaux murs de pierres et ses tours de garde blanches. Je m'acquitte du droit d'entrée, prends quelques clichés des douves et passe la lourde porte principale pour pénétrer sur ce site classé Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1994.



 

C'est sous le 1er Shogun Tokugawa (Ieyasu) que débuta la construction du château en 1603 et c'est sous le 3e Shogun Tokugawa (Iemitsu) en 1626 qu'elle s'acheva. S'il était destiné à la base à servir de garnison, il devint au fil du temps la résidence des shoguns quand ils étaient en visite dans la capitale de l'époque : Kyoto. Bien plus tard, en 1867, quand le 15e Shogun Tokugawa (Yoshinobu) rendit le pouvoir à l'Empereur, le château devint la propriété de la famille impériale. En 1939, il fut cédé à la ville de Kyoto et prit le nom de Nijo-jo. Il reste à ce jour l'un des plus beaux exemples d'architecture du début de la Période Edo. 

Comme on peut le voir sur le plan qui aide à localiser la riche et variée flore locale, Nijo-jo est composé de plusieurs bâtiments dont les Palais Ninomaru et Honmaru (actuellement fermé), de différents anneaux de fortifications avec à chaque fois d'épais murs et des douves et de vastes jardins dans lesquels je me baladerai par la suite. 

 


Ma visite commence tout d'abord au Palais Ninomaru (photos interdites à l'intérieur mais vous pouvez en voir des images sur : le site officiel), composé de 6 bâtiments qui s'enchaînent en diagonale et s'étendent sur 3300 m², soit environ 800 tatamis. Afin qu'on s'imagine la vie à l'époque, des mannequins en costumes ont été positionnés dans certaines des 33 pièces.

Ce palais est caractéristique du style élégant et simple nommé shoin-zukuri, très apprécié des classes guerrières de la population. Il compte plus de 3000 peintures murales réalisées par d'éminents membres de l'Ecole Kano, dont 954 ont été désignées "Importante Propriété Culturelle" en 1982. Afin de protéger ce patrimoine, les peintures que l'on observe lors de la visite sont en réalité des reproductions mais il suffit de payer 100 yens (moins d'un euro... et pourtant j'étais seule) pour pouvoir admirer de près certains originaux - disposés à tour de rôle - dans un nouveau bâtiment climatisé inauguré fin 2005 (The 400th Anniversary Gallery).




Une fois la visite des pavillons terminée, je me promène successivement dans les somptueux jardins répartis en 3 zones : Ninomaru Garden qui date de la Période Edo (1603-1868), Honmaru Garden de la Période Meiji (1868-1912) et Seiryu-en Garden de la Période Showa (1926-1989). 

Et je ne suis pas la seule à m'y balader : de nombreuses classes sont de sortie. C'était drôle car il y avait des groupes qui venaient spécifiquement dans un lieu touristique afin de pratiquer leur anglais : ils devaient aborder les étrangers avec un questionnaire à remplir (comment vous appelez-vous, comme épelez-vous votre nom, est-ce votre première visite à Kyoto, qu'avez-vous préféré, de quel pays venez-vous...). Et après ils devaient faire une photo avec la personne comme preuve. C'était vraiment sympa. Les profs surveillaient et écoutaient. Comme j'étais seule, les jeunes n'hésitaient pas à venir m'aborder. 








Cet exercice est vraiment bien pensé par les professeurs d'anglais pour pousser les jeunes à pratiquer. Il faudrait y songer en Europe.

J'ai ensuite traversé les douves intérieures pour me retrouver au coeur de Nijo-jo : dans Honmaru Garden. C'est notamment dans cette partie du domaine que domine le donjon duquel on a une belle vue plongeante sur les environs.










 







Que la nature est belle sous ce chaud soleil du printemps à Kyoto (30° ici tandis qu'il pleut et qu'il fait froid en Europe de l'ouest). C'est vraiment reposant de se promener dans ces allées au milieu des couleurs (que de nuances de vert !), odeurs, pierres, étangs, bruits d'eau, maisons de thé... Je traîne encore un moment dans l'enceinte du château de Nijo et puis j'en sors - non sans avoir recroisé des élèves en quête de gaijins (personnes d'un pays extérieur) avec qui parler anglais - très détendue, le sourire aux lèvres et des images magnifiques plein la tête.