lundi 15 octobre 2012

SHIKOKU : LE FLECHAGE

Pour les pélerins à la pointe des nouvelles technologies, on peut trouver dans l'appstore japonais une application plutôt intéressante (testée et approuvée par Grégory) avec les noms de chaque temple, leur adresse et séparation par préfecture, les distances entre chaque avec Google maps, etc. Et on peut suivre sa propre progression au jour le jour en cochant les temples déjà passés : le pourcentage de complétion du pèlerinage se met ainsi à jour au fur et à mesure des étapes (ça s'appelle "お遍路巡り" (ohenro meguri), au cas où il y aurait des intéressés). Sinon, pour les autres pélerins (j'aurais presque envie d'écrire "depuis la nuit des temps"), il existe un système de fléchage comme pour un chemin de randonnée classique.

Petite compilation des différentes sortes de flèches observées sur notre parcours, la plupart du temps avec le personnage du Henro (voir le billet : Shikoku : Temple n° 1 et équipement du Henro) en point de repère pour ceux qui ne lisent pas le japonais :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Par moments, certains panneaux ne sont pas des flèches mais juste des indications que l'on est bien sur le bon chemin :
 
 
 
 
 
 
Parfois enfin, on a un peu plus de mal à comprendre le panneau, soit parce qu'on ne sait pas très bien quel chemin prendre au vu des indications, soit parce que l'on peut trouver curieux le "attention, Henro" pour mettre en garde les autos :
 
 
 
Et puis les flécheurs (bénévoles de l'île si j'ai bien suivi) mentionnent parfois les cyclistes aussi. C'est en effet un moyen pour effectuer de longues distances entre deux temples quand on est lassé de l'asphalte. Ce sera peut-être notre cas sur certains tronçons l'an prochain. A suivre...
 
 
 

SHIKOKU : RETOUR A TOKUSHIMA ET RESTO DE POISSONS

Arrivés au Temple n° 12, nous n'étions pas encore au bout de nos peines : il fallait redescendre dans la vallée et nos genoux commençaient à être douloureux. Mais toujours cette belle nature pour garder notre moral au beau fixe. Et puis, 4 km plus bas, il y avait un glacier et ça peut aider certaines personnes à trouver des ressources insoupçonnées ;o)
 
 
 
 
 

Quelques dizaines de minutes à patienter dans la vallée car nous sommes en avance sur le timing (!). En observant mon sac, je me dis que j'ai de l'avenir dans la couture vu que mes réparations de fortune ont tenu le coup... Une dernière photo avec une borne d'indication typique du pélerinage avec le petit Henro caractéristique (voir le billet suivant qui sera consacré au fléchage) et on embarque dans un minibus. Et dans le style mini, il est vraiment petit et on est "légèrement" serrés avec nos gabarits d'Européens et nos sacs de randonnée. Ajoutez à cela la fatigue et la joie d'avoir surmonté cette épreuve, ça vous donne de beaux éclats de rire. Un autre bus - de taille normale cette fois - nous ramène en une heure à Tokushima. A peine assis, certains s'isolent sous leur chapeau et commencent déjà à récupérer des forces pour mieux fêter ça le soir.
 
 
 
 
 
Retour à Tokushima, douche bien méritée et nous nous retrouvons dans le hall de l'hôtel rapidement sinon nous allons nous écrouler de fatigue sans manger. Stéphanie a émis le souhait de manger du poisson et cette idée ravit la majorité. Pierre-Alain nous repère un restaurant et c'est parti pour la dégustation de poissons (après une p'tite bière en apéro : on avait soif après cette journée !) : sanma (poisson d'octobre) nettoyé de main de maître avec les baguettes, joue de bar, divers sashimis, etc. et on termine par un ochazuke, du riz cuit dans le thé (ici mélangé en plus avec du poisson, de la dorade si je me souviens bien). Un bien bon repas pour refermer cette première partie de Shikoku effectuée avec un groupe ALJ vraiment sympathique.
 
 
 
 
 
 
 
 

SHIKOKU : TEMPLES N° 11 A 12, L'EPREUVE

Après un costaud petit déjeuner au Central Hotel de Kamojima, nous nous mettons immédiatement en route car la journée en montagne sera longue et éprouvante. On s'arrête un instant pour acheter un pique-nique pour le midi pendant qu'on est encore en ville et puis direction le premier temple de la journée. Nous longeons les champs afin de nous rapprocher du pied de la montagne et, environ 3 km plus loin, nous arrivons au Temple n° 11 (Fujidera).

 




 
 
Et c'est là, avec cet escalier montant à flanc de montagne, que les choses très sérieuses ont commencé pour les 9 rescapés (Grégory a dû rentrer sur Tokyo pour donner ses cours de français et la cheville de Lydia l'a obligée à renoncer). Et ça grimpe, et ça grimpe, et parfois ça redescend, et ça regrimpe... Nous ne sommes plus que deux femmes et l'autre est une militaire avec un bon entraînement sportif : je vous laisse deviner qui de nous deux a galéré le plus. J'étais à la traîne sur cette section du pélerinage (merci Pierre-Alain d'avoir fait une partie à mes côtés) et je devais sans cesse m'arrêter pour faire redescendre la vitesse de mon coeur qui battait à tout rompre. Nous sommes d'abord montés à 626 m en environ 6,5 km pour redescendre à 571 m et revenir très rapidement à 745 m d'altitude.


 
 
 
 
 
 
 
 
 
Kukai est avec nous, d'accord, mais notre sac à dos et l'eau à porter aussi - d'ailleurs merci à Kenji de m'avoir secourue avec sa bouteille de réserve quand l'eau a commencé à manquer - et la dernière côte avant la pause repas (moment de la photo de groupe) fut particulièrement ardue pour moi. Je n'avais d'ailleurs pas faim du tout en arrivant à ce sommet 15 minutes après les autres. J'ai à peine pu manger un demi onigiri. Mais même si ça m'ennuyait d'être dernière, j'avais le sourire car le jeu en valait vraiment la chandelle : la nature traversée en forêt était magnifique. J'ai juste été tétanisée un petit instant quand j'ai croisé un serpent à un moment où j'étais seule... Bref, après cette pause, on redescend en quelques minutes à 422 m tout ce que nous avions grimpé (un peu décourageant !) pour mieux remonter la montagne suivante à 705 m à travers chemins, racines, roches et parfois marches en rondins. Pour vous donner une petite idée de la topographie entre les temples 11 et 12, voici une carte du dénivelé à lire de droite à gauche :
 
 
 
 
Et puis après 13 km depuis le Temple n° 11, nous apercevons avec soulagement l'entrée du Temple n° 12 (Shosan-ji) et la source juste 400 m avant l'arrivée est un réel bonheur. On a souffert mais qu'est-ce qu'on est fiers d'avoir réussi cette épreuve. Je suis tellement contente que je vais sonner la cloche du temple (on a le droit, je vous rassure). L'appétit me revient et je peux enfin manger... et boire un Melon Soda pour fêter ça !