mardi 1 octobre 2013

KYOTO : KITANO TENMANGU, UN TEMPLE POUR ETUDIANTS ET ECRIVAINS

On trouve un peu partout dans ce sanctuaire dédié à l'homme de sagesse Sugawara-no-Michizane les symboles de ume (oui, la prune qui sert à fabriquer le vin de prunes umeshu), du paon et du taureau. On passe le torii (porte) près de la rue et on pénètre dans un lieu beau, vert et calme. Enfin, apparemment j'ai eu de la chance de le découvrir quasi désert car d'habitude le Kitano Tenmangu est pris d'assaut par les étudiants de tous âges et même leurs parents qui viennent prier pour de brillants résultats scolaires.
 





 
Et apparemment, les étudiants ne sont pas les seuls à venir demander le soutien de l'homme de lettres Sugawara-no-Michizane puisque les écrivains défilent ici également, notamment ceux à la recherche d'un éditeur. La petite histoire ne dit pas si ça fonctionne aussi pour les éditeurs en quête de fonds pour faire tourner leur maison, désolée papa... ;o)
 
En parlant d'auteurs, le hasard fait que le livre "Kyoto. Avant-goût" (paru aux Editions Tandem) que mon amie Dominique m'a offert à mon anniversaire a été rédigé par Eve Calingaert... qui appartient aussi au catalogue de Lansman Editeur. Le monde est petit ! Elle semble, elle, l'avoir visité un jour de grande affluence car elle s'exclame : "A croire que tout le monde écrit ou passe des examens dans cette ville !"
 
Outre l'exceptionnelle sérénité régnant en ces lieux aujourd'hui, un autre fait marquant est à ajouter au calendrier du sanctuaire Kitano Tenmangu ce 01/10/2013 : la mise à disposition du public d'un tout nouveau tampon, une édition spéciale qui restera là juste un an (jusqu'au 30/09/2014). Je me suis bien évidemment empressée de l'ajouter dans mon carnet de voyage à la suite de ma collection de cachets.
 


 
Je terminerai ce papier sur ce "sanctuaire littéraire" en citant un passage de l'ouvrage d'Eve Calingaert mentionné plus haut :
"Les Japonais sont instruits et cultivés depuis très, très longtemps. Ils ont le respect des lettres. La pièce la plus importante dans la maison d'un homme de qualité ? La bibliothèque."
Oh que je suis d'accord ! :o)
 

KYOTO : TAISHOGUN, LA RUE DES MONSTRES

Il existe dans le quartier Kitano à Kyoto un passage appelé Taishogun, bien plus souvent identifié par son surnom Yokai Tori ou Yokai Street : la Rue des Monstres. On y trouve en effet un sanctuaire en l'honneur d'un héros qui luttait contre les mauvais esprits (Taishogun Hachi Jinja) et les commerçants se sont pris au jeu d'illustrer ce récit en décorant presque tous leur devanture avec un monstre. Il existe même un plan de la rue pour essayer de les repérer tous. Petit aperçu au travers de mon album photos :
 










KYOTO : ZUIKI MATSURI

Moins connu que celui de Gion, le festival Zuiki Matsuri se déroule pendant plusieurs jours au début du mois d'octobre dans le quartier du sanctuaire Kitano Tenmangu. C'est ce qu'on appellerait chez nous une fête des moissons : des célébrations qui sont nées historiquement dans l'espoir d'obtenir de bonnes récoltes. Avec Tadashi nous sommes allés assister au défilé composé de gens du quartier en costumes traditionnels, de chars et de "sanctuaires portatifs".
 







 
Le défilé s'arrête dans certains sanctuaires du quartier Kitano où sont exposés un moment, afin que le public puisse les admirer et les photographier, les chars faits de décorations végétales et de fruits : le matsuri tire en effet son nom d'un légume nommé zuiki (sorte de racine, tubercule alimentaire, qui semble se traduire par "taro" en anglais comme en français). Ces décorations végétales racontent des scènes de récits ancestraux... et d'autres bien plus récents vu que vous reconnaîtrez sans peine Totoro et le Nekobus de Miyazaki, ou encore la mascotte de la ville d'Hikone.
 





 
Cette fête est aussi l'occasion pour petits et grands habitants du quartier de profiter des stands de nourriture et de jeux. Et vu qu'il fait 30 degrés, on se prend une glace pilée au sirop (comme si on avait besoin d'une excuse pour manger une glace) avant de poursuivre vers le sanctuaire lui-même via la Rue des Monstres (Yokai Tori). A suivre...
 






Y A-T-IL UN AVION POUR OSAKA ?

Quand j'ai décidé de partir pour la première fois au Japon à l'occasion de mes 30 ans, c'est mon ami Laurent - qui était avec moi à l'université - qui m'a fait découvrir Autrement le Japon (comme je le mentionnais déjà dans l'article : Un voyage en solo ? Pas vraiment). Le hasard fait qu'il y a quelques jours, Laurent et moi nous sommes rendus compte que nous repartions au Japon le même jour et avec la même compagnie (mais pas vers la même ville). Nous avions donc rendez-vous hier matin à la Gare du Midi à Bruxelles pour embarquer dans le TGV Europe devant nous mener à l'Aéroport Charles De Gaulle à Paris, moi en direction d'Osaka et Laurent ainsi que son amie Sarah et un autre ancien ALJiste Olivier avec pour destination finale Tokyo.


Mais arrivés à Paris au Terminal 2E, nous voyons bien leur vol de 13h30 pour l'Aéroport Narita à Tokyo mais pas de trace du mien. C'est un peu inquiétant, surtout que le personnel d'Air France ne l'a pas sur ses listes non plus. Après consultation de la responsable (et de son ordinateur), on réalise qu'il s'agit d'une erreur d'aiguillage à Bruxelles et que je dois en fait me rendre au Terminal 2F pour le vol de 13h50 vers l'Aéroport du Kansai (KIX) à Osaka. Bref, nos chemins se séparent déjà. Mais nous nous retrouverons lors de leur passage à Kyoto quand je serai de retour de ma randonnée sur l'île de Shikoku.

Une fois mon avion localisé et ma valise enregistrée, le vol se déroule sans problème... mais dans le froid ! On ne sait pas si c'était voulu ou non mais la climatisation était poussée à fond et tout le monde réclamait des couvertures. C'est étonnant qu'on ne soit pas tous sortis de là avec une pneumonie après 11h30 dans les airs. Quelques films et séries, un documentaire sur la restitution des œuvres d'art, une glace et deux repas (dont un bon poulet sauce moutarde avec purée aux brocolis) plus tard, je débarque à Osaka.

Et là, qui se fait une nouvelle fois contrôler sévèrement au point de devoir ouvrir sa valise (comme en mai, lire : Bruxelles - Paris - Osaka - Kyoto) ? Moi bien sûr. Il y avait des pancartes annonçant la traque aux terroristes et trafiquants. Soit je corresponds à un de ces profils définis par la police japonaise, soit ma tête ne leur revient vraiment pas. En plus, le policier ne me croyait pas quand je lui disais que j'allais marcher à Shikoku car il me disait que 10 jours ne suffisent pas. J'ai dû sortir mon carnet de voyage et lui expliquer qu'on faisait ça par petits bouts d'une dizaine de temples.


Enfin j'ai pu partir mais la file au guichet des billets de train s'était déjà bien remplie. J'ai finalement eu le Haruka Ltd. Express de 09h46 (j'avais eu celui de 09h16 en mai) qui m'a déposée en Gare de Kyoto vers 11h. Notez qu'on a deux tickets de train quand on prend un express au Japon : un ticket pour le trajet de base (ici Osaka -  Kyoto) et un autre pour payer le supplément afin de monter dans un rapide. Que personne ne parle à la SNCB de ces tarifs différents si on a un omnibus ou pas car on n'est pas sortis de l'auberge s'ils veulent appliquer ça en Belgique !

Bref, je suis bien installée à Kyoto. Mon ami Tadashi m'attendait déjà à l'hôtel quand je suis arrivée. J'y ai laissé mes bagages et nous sommes partis manger au Kyoto Art Center (pour plus d'infos : site du KAC), une ancienne école primaire dans laquelle les classes ont été reconverties en salles d'exposition. On y trouve aussi un restaurant avec un menu moins cher le midi... uniquement pour les femmes ! Une salade et des tartines aux œufs (clin d'œil à papa) ainsi qu'un jus de pamplemousse m'ont requinquée. Et nous nous sommes mis en route pour assister au festival Zuiki Matsuri dont je vous parlerai dans un prochain papier.

Mais avant de quitter le KAC, Tadashi m'a raconté l'histoire touchante de la statue du jeune homme devant l'entrée : Ninomiya Kinjiro. Il s'agit d'un personnage qui a réellement existé. Il est né à la fin du 18e siècle dans une famille pauvre et il a dû très tôt travailler pour aider les siens mais il ne voulait pas non plus laisser tomber les études et lisait beaucoup afin de s'instruire. Il finira par faire fortune et relancera même l'économie de sa région. Il est un symbole positif et c'est pourquoi il est souvent représenté devant les écoles, sous forme d'une statue marchant un livre à la main et portant en même temps du bois sur son dos.