vendredi 2 mai 2014

TESTE POUR VOUS : LES CRUSTACES DE KANAZAWA

Vous l'aurez constaté sur la carte qui introduisait le papier précédent : nous sommes aujourd'hui au bord de la mer et c'est tout logiquement que ce sont les crustacés qu'il faut manger comme spécialité locale. Après avoir posé nos sacs à l'hôtel, nous prenons le bus pour le marché Omicho où notre balade est écourtée par la faim. En effet, à l'étage de cette halle couverte se trouvent de nombreux restaurants. Nous optons pour une enseigne où sont affichées des assiettes permettant de goûter différents produits pêchés non loin.





Non, vous n'avez pas rêvé, il y a bien de la feuille d'or dans mon assiette : le nom de la ville Kanazawa signifie en effet "marais d'or". Autre curiosité dont les Européens ont moins l'habitude : si le crabe est cuit, le poisson ne l'est pas et, surtout, la crevette est crue, décortiquée juste entre la tête et la queue. Ca ne vaut quand même pas le homard canadien - clin d'oeil à Pit et Malolo - mais j'ai adoré le crabe !


KANAZAWA : DES SAMOURAIS A L'ART CONTEMPORAIN

Nous quittons Takayama par le train de 11h en direction de Kanazawa, via Toyama. Si nous sommes toujours dans la région du Chubu, nous avons quitté les Alpes japonaises pour nous rendre sur la côte nord.



A la sortie de la gare, une massive porte ouvre sur la ville de Kanazawa
Une ville bien fleurie
Epargnée par les catastrophes naturelles ainsi que par les bombardements de la 2e Guerre mondiale, Kanazawa a conservé intacts certains de ses vieux quartiers, notamment celui qui fut habité par les guerriers près de la rivière. A noter qu'on parle bien ici des samouraïs mais que, avec la pacification qui survient au Japon durant l'époque Edo (à partir du XVIIe siècle), la fonction combattante des guerriers diminue et ils passent alors d'un boulot de fonctionnaires armés (comme nos forces de l'ordre actuelles) à un travail de fonctionnaires administratifs. Ne les imaginez donc pas en train de combattre dans ces ruelles aux murs de terre, même s'ils continuaient à s'entraîner au cas où... 





Après une présentation historique (comme d'habitude étayée par des illustrations qu'il nous montre sur sa tablette) du quartier Nagamachi, Kenji nous emmène visiter la maison des Nomura, une très riche famille de samouraïs. L'intérieur est assez sobre, comme la maison des commerçants visitée hier à Takayama, mais le magnifique jardin vaut notamment qu'on s'y attarde.





Parmi les objets bien conservés que l'on découvre dans la maison, cette lettre est plutôt impressionnante. Il s'agit d'un courrier qu'un homme adresse à l'un des samouraïs de la famille Nomura en 1566 afin de lui faire part du fait qu'il a apprécié qu'il travaille si dur pour combattre un guerrier haut placé et qu'il est très content d'avoir reçu la tête de cet ennemi. Peu courant de nos jours comme type de missives...


A Kanazawa, de l'époque des samouraïs à la nôtre, il n'y a qu'un pas. Ou plutôt qu'un bus. En effet, la carte d'une journée que nous avons achetée pour circuler avec les transports en commun classiques nous permet également d'emprunter le "Loop bus", un petit véhicule touristique qui fait le tour de la ville. La suite du programme étant libre, le groupe se disperse.



Certains montent avec moi dans le bus mais descendent quelques arrêts plus tard dans l'ancien quartier des geishas tandis que je continue seule vers ce que j'aurais vraiment regretté de ne pas voir : le Musée d'Art contemporain du XXIe siècle (Nijuisseiki bijutsukan). Datant d'à peine 10 ans (il a ouvert en 2004), c'est un musée extrêmement novateur, tant dans son design circulaire unique que dans les oeuvres permanentes et expositions temporaires qu'il présente. Il attire les amateurs d'art du monde entier (même une Belge aujourd'hui !) et j'étais curieuse de pénétrer dans son univers réputé ludique. Si je ne devais vous parler que d'une oeuvre, ce serait The Swimming Pool (2004) de Leandro Erlich. Que vient faire une piscine dans un musée, me demanderez-vous ? Bousculer votre perception de la réalité, pardi ! Il s'agit en effet d'un trompe-l'oeil qui permet au visiteur aussi bien de plonger le regard dans l'eau mouvante que d'entrer sous l'eau sans se mouiller... tout en observant vers le haut à travers la surface. Une expérience à vivre et une intéressante réflexion sur les a priori...



TAKAYAMA : BALADE MATINALE DANS LE QUARTIER DES TEMPLES

De bon matin, nous nous mettons en route vers le quartier Higashiyama, un ensemble de temples particulièrement bien conservés par le temps, notamment grâce à un entretien minutieux et aussi du fait qu'ils sont situés dans une région subissant moins de tremblements de terre qu'ailleurs au Japon. Ca grimpe un peu, nous ne croisons personne - il est tôt et on est hors des sentiers touristiques - et c'est tant mieux car la découverte est d'autant plus agréable.








Cette promenade au calme de ce coin de nature des Alpes japonaises, loin du bruit des grandes villes, est aussi l'occasion de vous montrer quelques clichés des plantes et fleurs qui m'entourent, comme cela m'avait été demandé l'an passé par des lecteurs fidèles (pour rappel, vous pouvez cliquer sur les photos pour les agrandir). Et le chien sur la photo suivante me fait penser de vous informer que le chien japonais ne fait pas "wouaf wouaf" mais "wan wan". Et le chat japonais miaule par un "nya nya". Voilà pour la parenthèse anecdotique au sujet des onomatopées animalières.









Nous quittons ensuite ce havre de paix par cette porte qui nous invite à redescendre vers la ville. Notre prochaine visite nous plonge dans le folklore local et plus particulièrement dans les deux festivals qui animent la ville au printemps et à l'automne. Lors de chaque Takayama Matsuri, la ville est parcourue par un défilé d'immenses chars - dont la plupart datent du XVIIe siècle - décorés de gravures de bois, de laque, de tissus de couleurs et de minutieux ouvrages de ferronnerie. En dehors de ces cérémonies, les chars reposent dans différents quartiers au sein de garages fermés par d'immenses portes (je vous en mets un exemple dans les photos ci-dessous) sauf quelques-uns qui sont présentés au public dans un hall d'exposition.





Porte de garage d'un char du Takayama Matsuri
Nous terminons notre passage dans ce quartier par un coup d'oeil au sanctuaire Sakurayama Hachiman avant de retourner à l'hôtel récupérer nos sacs et filer vers la gare pour attraper notre train. Non sans oublier un dernier salut au célèbre lama de Takayama...







Non, c'est une blague, il n'est pas célèbre et je ne sais d'ailleurs pas du tout ce que ce lama faisait là... ;o)