lundi 13 mai 2013

BALADE DU COTE DE TO-JI ET CALLIGRAPHIE N° 0

Si vous avez suivi la première partie de cette marche en octobre dernier, vous vous souvenez peut-être qu'avant de partir sur l'île de Shikoku nous étions passés à To-ji (Kyoto), considéré comme le Temple n° 0 (lire : Shikoku : Explication du parcours et Temple n° 0 sous le regard de Kukai). Il y a sur ce site un petit magasin permettant de s'équiper pour l'expédition mais j'avais préféré attendre la boutique du Temple n° 1 afin d'acquérir une version du cahier avec images. J'ai donc récolté les calligraphies de 1 à 12 - que je vous avais photographiées pour le papier Shikoku : mes 12 premières calligraphies - mais il me manquait la n° 0.

Oubliant tout décalage horaire, j'ai donc pris la route sous le soleil tapant pour me rendre en ce lieu inscrit au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO. J'ai salué la statue de Kukai à qui l'on attribue la création du pélerinage (je vous invite vraiment à relire les sujets de l'an passé - voir classement par dates au bas du blog et reprendre les papiers du 12 au 15 octobre 2012 - pour en savoir plus car, si je remets les mêmes histoires en 2013, mes fidèles lecteurs vont trouver que je me répète). Tant que j'y étais, j'ai sorti le cahier de calligraphies pour lui montrer les 12 déjà récoltées à l'automne. Et puis j'ai localisé le guichet pour demander qu'on y ajoute la n° 0 (le prix n'a pas changé : c'est toujours 300 yens, soit environ 3 euros).

 
 
 
 
 
 
Je n'ai rien compris au petit feuillet qu'on m'a remis (je demanderai des explications à Kenji mercredi) mais j'ai trouvé ce moment de la réalisation de la calligraphie sous nos yeux toujours aussi touchant. Ca a l'air compliqué et précis ; pourtant les gestes du bonze sont rapides, calmes et assurés. La calligraphie est le résultat de la combinaison de deux domaines que j'aime - la peinture et l'écriture - et c'est peut-être la raison pour laquelle ça me plaît. Et parfois c'est aussi la preuve qu'on a bien atteint ce temple après avoir parcouru un solide chemin, long ou pentu, voire les deux (souvenez-vous du Temple 12 !).

Je découvre alors un coin du site que nous n'avions pas traversé l'an passé : le jardin. C'est un agréable endroit et je m'y balade un moment, m'approchant de la très haute pagode, photographiant des tortues et admirant les plantes et fleurs du printemps au Japon.

 
 
 
 
 
 

BRUXELLES - PARIS - OSAKA - KYOTO

Cette nouvelle aventure a donc commencé dimanche matin à la Gare du Midi à Bruxelles où j'ai pris le TGV Europe. Dans le train et à l'arrivée à l'aéroport Charles De Gaulle (Paris), j'ai aidé une dame qui avait un peu de mal à se répérer... et il s'est avéré que c'était une Japonaise qui prenait aussi l'avion vers Osaka après avoir passé quelques jours à Bruxelles pour assister à une partie du Concours musical Reine Elisabeth (plus d'infos sur la session de cette année consacrée au piano : http://www.cmireb.be/). Ceux qui me connaissent se doutent que cet intérêt commun pour la musique a lancé tout naturellement le dialogue. Une sympathique rencontre.
 
Toujours à l'aéroport, j'ai croisé le temps d'un sandwich Antoine alias Dragon Celtique que je retrouverai mercredi pour partir sur l'île de Shikoku. Il prenait de son côté un vol pour Tokyo via Dubai avec la compagnie Emirates. Car les participants à Shikoku de ce printemps n'ont pas pris un voyage complet d'Autrement le Japon (ALJ) mais on a tous des voyages à la carte avec cette partie de pélerinage du 15 au 19 mai en commun. Donc chacun a réservé ses vols et ALJ s'est occupé des logements et activités en fonction des souhaits des différents participants (c'est ce que ALJ appelle un "voyage terrestre", vu qu'on gère nous-mêmes l'aérien). C'est vraiment pratique d'avoir son idée du voyage et puis d'avoir des Français et Japonais sur place qui concrétisent notre demande.
 
 
 
 
 
 
Mon avion Air France était loin d'être plein alors l'équipage nous a spontanément proposé de nous répartir comme on voulait, si bien que chacun avait 2 ou 3 sièges pour lui seul. Vraiment cool pour un long vol ! Plateau repas délicieux (poulet sauce piment d'Espelette, duo de pâtes perles et de quinoa entre autres), choix de films et séries à la demande vraiment varié, des passagers calmes et qui n'encombraient pas les allées quand je me baladais pour me dégourdir les jambes... Bref, très agréables 10h50 de vol (9650 km) : je n'ai pas vu le temps passer. En plus, mon instinct m'a fait me réveiller en pleine nuit au moment où le personnel de bord passait silencieusement en proposant des glaces à ceux qui ne dormaient pas !
 

 
A l'aéroport international du Kansai (KIX) à Osaka, j'ai trouvé que le Japon avait renforcé la sécurité par rapport à mes visites précédentes : empreintes, photo, inspecteur d'immigration, chiens anti-drogues et même fouille de ma valise ! Première fois depuis les dizaines d'années que je voyage... Et c'est là que la légende du Henro a fait son effet (pour plus d'infos sur le Henro, lire notamment : Shikoku : Temple n° 1 et équipement du Henro). Quand ils m'ont demandé de prouver que j'avais des guides touristiques, j'ai sorti le guide des 88 temples de Shikoku et mon cahier de calligraphies. Et là le contrôle s'est arrêté : respect le plus total quand ils ont vu que j'avais déjà commencé le tour de l'île et que je venais le continuer. Kukai veille sur le Henro dès son arrivée à l'aéroport en fait. ;o)
 
 
 
 
Enfin sortie de l'aéroport, je me suis dirigée vers la Gare JR (Japan Railways) car ALJ m'avait conseillé de prendre le train Ltd. Express Haruka pour me rendre d'Osaka à Kyoto. C'est avec plaisir que j'ai retrouvé les trains japonais spacieux, très propres (comme vous pouvez le lire sur la photo ci-dessus, à chaque arrivée au terminus, la compagnie effectue un nettoyage avant l'embarquement des nouveaux passagers ; de plus, le personnel fait pivoter tous les sièges dans l'autre direction de sorte que tout le monde est assis dans le sens de la marche) et climatisés. Car il fait bien chaud ici - près de 30 degrés - et le soleil tape. Après 1h15 de trajet (à entendre mes voisins parler néerlandais : original !), je suis arrivée à la Gare de Kyoto et j'ai traîné ma valise jusqu'à mon hôtel. Le check in s'est fait très aisément grâce à ma carte de membre Toyoko Inn Club et au fait que ALJ avait tout réservé pour moi (pour voir ma chambre, je vous renvoie au sujet de l'an passé vu que les hôtels de cette chaîne ont tous un design semblable : Tokyo : Bien arrivée et installée à Ikebukuro).
 
Tout ça pour dire que je suis bien arrivée (mon frère va encore dire que je ne sais pas faire court) après ce périple Bruxelles - Paris - Osaka - Kyoto. Prête pour de nouvelles découvertes. Et avec mon premier nouveau tampon dans mon cahier de bord pour la collection de cachets japonais : celui de la Gare JR de Kansai Airport.
 
 
(pour rappel, vous pouvez cliquer sur les photos pour les agrandir)