dimanche 6 octobre 2013

SHIKOKU : TEMPLES N° 50 ET 51

Un pas après l'autre, notre randonnée nous mène au Temple n° 50 (Hanta-ji) sous un soleil de plomb : il fait toujours environ 30° c, la pluie d'hier n'a rien changé à cette chaleur qui règne sur tout le Japon. Les températures n'ont plus été aussi hautes au mois d'octobre depuis une centaine d'année (Ere Taisho).






Les ema (plaquettes de bois sur lesquelles on inscrit les souhaits qu'on aimerait voir réaliser) sont curieusement décorées de légumes : c'est en effet le radis blanc daikon qui est ici mis à l'honneur, de même que sur l'hôtel d'un des bâtiments du temple. Autre élément remarquable : la très vieille cloche (1696) et le plafond de son abri joliment illustré.






 
 
Dans un autre coin du temple se situe Shoten Hall devant lequel on vient prier un Kangiten (une divinité protectrice) qui aide à réussir les examens, à développer des affaires prospères, à se préserver de la malchance et à assurer une bonne relation entre époux. Bref, une divinité polyvalente.
 
On trouve de l'eau autour du temple mais il s'agit des bassins de rétention d'une station d'épuration. Par ailleurs, le local à calligraphies semble fermé : il faut sonner pour que s'ouvre le guichet (la fenêtre opaque coulisse) car c'est le bonze lui-même qui officie et il ne passe évidemment pas sa journée à attendre les pèlerins.
 
A noter qu'un nouvel osettai (offrande aux marcheurs) a été remis au groupe tandis que nous étions dispersés dans le temple pour le visiter. Je me pose un instant à l'ombre, en écoutant la minute historique, pour goûter ce gâteau et boire mon melon soda. Ca faisait longtemps !





Et nous voilà repartis pour la dernière étape de ce 3e épisode de Shikoku. Chacun s'achète à manger en chemin tandis que nous traversons une partie de la banlieue de Matsuyama. J'opte pour ma part pour la boulangerie (Patrie - Mie de pain) - c'est tellement rare ici ! - où je choisis de tester l'étoile contenant des morceaux de saucisses et une mini pizza jambon oignons. Pas mal pour un pays où ce n'est vraiment pas la spécialité. Ca change un peu du riz...
 
Je vous ai également photographié un peu plus loin une camionnette de livraison de pâtisseries : ça fait bien d'introduire du français en cuisine mais quand un francophone lit ça, il se rend vite compte qu'il manque quelques lettres... ou que ça ne veut rien dire (tarte aux berry berry ?!?).
 





 
Et voici que nous atteignons le Temple n° 51 (Ishite-ji). Cette fois, la minute historique est plus longue car nous découvrons la légende de Emon Saburo et de l'enfant né avec une pierre dans la main (d'où le nom Ishite-ji = temple de la main à la pierre). Vous pouvez vous aussi lire cette histoire sur : cette page du site Voyage au Japon).
 
C'est un temple énorme qui s'étend sur toute une colline (voir la photo de la statue qui dépasse d'un sommet), comme en témoigne le dessin du plan. On y trouve de tout, éparpillé, et donc beaucoup de visiteurs car on a un peu l'impression que tant de choses ont été amassées sur ce site que chacun peut y trouver sa divinité, voire sa religion. Certains éléments - comme des masques très expressifs - semblent même venir d'autres continents.
 




Il y a un "nichoir pour tampon souvenir" (Stamp Box), des sandales de paille géantes, un drôle de mausolée, une ancre et un bateau de bois, etc. De tout, je vous dis. Une chatte n'y retrouverait pas ses petits...







Vous l'aurez compris, si cette grande activité due à la diversité abritée dans ce temple a plu à certains, ce ne fut personnellement pas mon préféré. Je suis bien plus touchée par un temple perdu dans la nature, qui s'imbrique en elle avec subtilité. Du style des temples 45 ou 52 si on ne prend en considération que ceux visités cet automne à Matsuyama.
 
Parcourir les recoins de toute la colline prendrait facilement une demi-journée. Mais nous avons d'autres projets pour la fin de notre dimanche. Je localise donc le bâtiment recherché et m'en vais quérir ma dernière calligraphie pour 2013. Je rejoins ensuite le reste du groupe au point de rendez-vous fixé près de l'entrée principale.






 
C'est ici que s'achève la randonnée de cet automne. Mais l'épisode 3 de l'aventure sur l'île de Shikoku n'est pas terminé pour autant car nous allons à présent filer vers les deux lieux historiques à ne pas rater dans cette ville : Dogo Onsen et le Château de Matsuyama. A suivre dans un prochain billet...

SHIKOKU : TEMPLES N° 48 ET 49

Ce matin, un petit train puis un bus à peine assez grand pour nous caser tous les neuf avec quelques mamys japonaises nous éloignent du bitume du centre-ville. A peine lancés dans notre marche du jour, nous faisons une intéressante découverte : la décortiqueuse à riz ! C'est un tout petit bâtiment (style arrêt de bus) qui contient uniquement une machine : les gens introduisent leur riz complet (il se conserve mieux sous cette forme) d'un côté et il sort en riz blanc au bout du processus. Le villageois en pleine action, nous voyant bien intrigués, est même venu nous montrer une poignée de riz de chaque sorte afin que nous constations le "avant / après".





Un peu plus loin, nous atteignons le Temple n° 48 (Sairin-ji), considéré comme le sekisko ("spiritual checkpoint") de cette préfecture : ceux qui ne méritent pas ce pèlerinage ne peuvent continuer leur route. Mon livre Shikoku Japan 88 Route Guide raconte par exemple qu'une femme qui avait participé au meurtre de son mari n'a pas pu dépasser le Temple n° 19 ("spiritual checkpoint" de la première préfecture) car ses cheveux se sont enroulés autour de la corde de la cloche. Elle a admis et compris ses péchés et a terminé sa vie comme nonne au même endroit.










Eh oui, Kukai a trouvé que j'étais d'une sagesse suffisamment grande pour poursuivre mon chemin et j'ai donc pu reprendre la route avec les autres après la calligraphie, quelques clichés des lieux (dont celui d'une immense araignée pour vous rappeler que c'est la saison - comme en octobre dernier pour Shikoku 1 - et qu'il y en a partout) et une photo de groupe des participants à Shikoku épisode 3.





Je n'oublie pas de publier plus de photos de plantes et fleurs comme me l'a demandé Dominique : oui, je suis à l'écoute du lecteur. ;o) En quittant le temple, nous croisons un écureuil que j'immortalise pour mon paternel qui les aime... mais celui-là il ne l'aurait pas trouvé très loquace !
 




Quelques kilomètres après, nous pénétrons dans le Temple n° 49 (Jodo-ji), un mélange de style japonais et chinois selon les panneaux explicatifs (en anglais). Mais je ne suis pas assez calée en histoire de l'architecture d'Asie pour vous expliquer ce qui vient de quelle civilisation...







La flore est belle et originale (il y a des plantes que je n'ai jamais vues), et les statues ont une bonne bouille. Je mange une barre de céréales tandis que Pierre-Alain nous lit la - maintenant traditionnelle - minute historique rédigée pour nous par Kenji.





Et c'est reparti pour la marche vers le temple bouddhiste suivant. En chemin, nous croisons un sanctuaire shintoïste, facilement identifiable à son torii (portique rouge) comme porte d'entrée. A suivre dans le prochain billet...