Comme annoncé à la fin de l'article précédent
Préhistoire japonaise et autres musées d'Aomori, ce dimanche matin nous prenons le train à grande vitesse
Shinkansen de la gare de Shin-Aomori sur l'île de Honshu jusqu'à la gare de Shin-Hakodate-Hokuto sur l'île de Hokkaido. Un train à grande vitesse sous la mer ? Oui bien sûr, comme l'Eurostar dans le tunnel sous La Manche. Ici le tunnel ferroviaire sous-marin s'appelle le
tunnel du Seikan (青函トンネル) : ce nom japonais tire son premier kanji de Aomori (青森) et l'autre de Hakodate (函館), les deux principales villes reliées par la ligne Kaikyō qui l'emprunte. Ce tunnel fait 53,85 km de long - soit plus long que le tunnel sous La Manche qui mesure mesure 37,5 km - pour un tronçon sous-marin de 23,3 km creusé
sous le détroit de Tsugaru au Japon. Il a été mis en service en 1988 avec des trains "normaux" et ce n'est qu'en 2016 qu'a débuté l'exploitation à grande vitesse. Son point le plus bas se situe à 240 m sous le niveau de la mer et à 100 m sous le fond marin.
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Le nez reconnaissable des TGV japonais |
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On voit bien en haut de la carte la ligne qui va de Shin-Aomori (Honshu) jusqu'à la gare de Shin-Hakodate-Hokuto (Hokkaido) |
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La ligne ferroviaire sous-marine passe sous le détroit de Tsugaru |
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Une ligne ferroviaire qui passe profondément sous la mer |
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Et bien sûr à la gare de départ comme à la gare d'arrivée... |
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... mon oeil avisé arrive à trouver la petite table avec le tampon souvenir (parfois ça manque un peu d'encre) |
Un nouveau car nous récupère à la gare d'Hakodate - et je suis d'accord avec lui concernant le "Hokkaido Love !" vu que j'avais beaucoup aimé cette île parcourue en 2023 - pour nous emmener vers notre première visite à l'architecture si caractéristique en étoile : le fort Goryokaku que j'avais hâte de découvrir.
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Toujours la grisaille qui commence à me peser sur le moral |
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Quoi de mieux qu'un plan du site historique pour parler de son architecture |
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Photo officielle de la forteresse Goryokaku : illuminée une nuit d'hiver |
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Photo officielle de la forteresse Goryokaku : verte et rose de cerisiers au printemps |
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Ce à quoi ça ressemble cette semaine à cause de l'hiver qui a duré |
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Les cerisiers sont seulement en bourgeons donc ce n'est pas le rose escompté |
Les Tokugawa furent contraint d'abandonner leur politique d'isolement national lorsqu'une flotte de la marine américaine arriva au Japon en 1853, entraînant l'ouverture du port de Hakodate. C'est ainsi que fut créé le Magistrate's Office / Bureau des magistrats de Hakodate, institution administrative et diplomatique du shogunat dans un premier temps située au pied du Mont Hakodate. Sa proximité avec le port fut jugée défavorable à la défense, ce qui conduisit à la décision de déplacer le Bureau plus à l'intérieur des terres et à l'édification de la forteresse Goryokaku (五稜郭) afin de le protéger. La construction de ce fort en forme d'étoile (goryo), de style occidental, débuta en 1857 sur inspiration des travaux de l'ingénieur militaire français Vauban, notamment de la structure à cinq branches de la Citadelle de Lille.
En 1869, le Goryokaku est le théâtre d'une bataille célèbre au Japon qui marque la fin de l'éphémère république d'Ezo fondée en 1868. Désormais dépourvu d'intérêt militaire, le site est transformé en parc public en 1913 et est encore aujourd'hui considéré comme l'un des plus beaux lieux au printemps avec près de 1.500 cerisiers qui s'épanouissent. Pour cette année, avec l'hiver tardif, on est un rien trop tôt... alors que plus au sud du Japon la période est passée : difficile de viser juste.
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Le bâtiment du bureau des magistrats, une sorte de palais de justice |
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Le plan de cette cité administrative (magistrate's office) protégée par la forteresse et des douves en forme d'étoile |
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Et toujours ce soin qu'apportent les Japonais à leurs arbres |
Tiens, le soleil est de retour ! On en profite pour monter en haut de la Goryokaku Tower (107 mètres) pour un tour du point de vue à 360° et un dîner qui est le bienvenu.
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La Goryokaku Tower |
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Vue plongeante sur la forteresse Goryokaku |
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Pas le meilleur curry goûté au Japon... |
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mais je mange une glace en regardant les cerisiers bientôt en fleurs pour me remonter le moral |
L'après-midi commence par un tour au port et aux entrepôts de briques. Vers le milieu du 19e siècle, Hakodate était le point d'entrée d'Hokkaido. En 1859, avec Nagasaki et Yokohama, elle fut ouverte au commerce international en vertu du traité d'amitié et de commerce. À partir de cette époque, la ville fut influencée par la culture occidentale. À la fin de l'époque Edo (1868), le port devint une base pour les zones de pêche au large de la côte nord-est d'Hokkaido. Les entrepôts en briques rouges furent construit vers 1907. Aujourd'hui ils sont devenus des zones commerciales mais des équipes de télévision et de cinéma les utilisent souvent comme lieu de tournage pour leur aspect historique.
Hakodate est une ville d'emblée sympathique. En repartant vers un autre quartier historique (Motomachi), on lui trouve des airs de petite San Francisco avec ses rues fort pentues, ses habitations colorées et son vieux tramway.
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En bleu : un ancien bâtiment gouvernemental (Former Hokkaido Government Office) |
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En gris-bleu et jaune : l'ancienne maison communale (Old Public Hall) |
Le ciel hésite toujours sur les suites à donner aux prévisions. Qu'à cela ne tienne : on prend le téléphérique pour aller vérifier nous-mêmes depuis le sommet du Mont Hakodate où Fukushi Naritoyo installa une station météorologique en 1872. Il y enregistra les premières observations météorologiques au Japon et fut équipé d'instruments du naturaliste et explorateur anglais Thomas Blakiston. Verdict en cette fin d'après-midi : le temps est resté sec. La journée aurait pu être plus belle avec un franc soleil et des cerisiers pleinement en fleurs... mais ça aurait pu être bien pire aussi. Toujours rester philosophe...







Direction le quartier de la gare (mais au Japon on ose y sortir le soir ;-) clin d'oeil à la
chanson du groupe belge Eté 67) où nous attend un chouette hôtel. Un bain délassant sera le bienvenu après une telle journée. Et puis je trouve au bar du 13e étage un bon spot pour admirer un dernier panorama sur la ville (
by night cette fois) en avançant dans les textes de mon carnet de bord et du présent blog.
La construction du fort en étoile me fait pensé à Vauban! Belle fin de journée Joëlle
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